La justice espagnole a condamné mercredi à 3860 ans de prison chacun des trois militants du groupe basque armé ETA, pour un attentat à la voiture piégée. Dirigée contre une caserne de la Garde civile à Burgos, dans le nord du pays, l'attaque avait fait 160 blessés en 2009.
Daniel Pastor Alonso, Iñigo Zapirain Romano et Beatriz Etxebarria Caballero, accusés chacun de 160 tentatives d'assassinat, ont été condamnés pour chacun de ces faits à 24 ans de prison, soit 3840 ans au total, plus 20 ans pour dommages matériels, par le tribunal de l'Audience nationale à Madrid, chargé des affaires de terrorisme.
A l'aube du 29 juillet 2009, une voiture piégée chargée de 700 kilos d'ammonal, garée un peu plus tôt par Daniel Pastor, avait explosé contre la caserne de la Garde civile de Burgos, blessant 160 personnes dont 41 enfants. Il s'agit de l'un des derniers attentats de l'ETA, qui a frappé pour la dernière fois sur le sol espagnol le 9 août 2009.
Depuis 2003, le Code pénal espagnol fixe à 40 ans de prison la peine maximale pour les faits de terrorisme.
Ces trois militants ne sont en principe pas concernés par la décision rendue le 21 octobre par la Cour européenne des droits de l'homme à Strasbourg, qui a entraîné la remise en liberté de plusieurs dizaines de détenus de l'ETA.
La Cour européenne avait jugé illégale l'application rétroactive de la doctrine Parot, un système de calcul des peines, entré en vigueur en 2006, qui avait pour effet de maintenir en prison jusqu'au maximum légal les détenus sous le coup de condamnations multiples, comme le sont souvent ceux de l'ETA.
Le groupe séparatiste a annoncé, le 20 octobre 2011, mettre fin définitivement à la violence. Il refuse cependant de déposer les armes.