Il n'y a que quelques médicaments susceptibles d'être testés contre la fièvre hémorragique Ebola et surtout peu de centres de soins suffisamment fiables pour mener ces expérimentations en Afrique de l'Ouest. L'avertissement émane vendredi d'un responsable de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) à Genève.
Ces explications du Dr Martin Friede de l'OMS devant la presse interviennent au lendemain de l'annonce par Médecins sans frontières (MSF) du lancement à la mi-décembre d'expériences de traitement suivant trois thérapies différentes.
Ces expériences portent l'espoir d'identifier un traitement qui s'avère efficace en l'absence de médicaments approuvés contre le virus de la fièvre hémorragique qui a déjà fait plus de 5160 morts essentiellement en Guinée, Sierra Leone et au Liberia.
Une réunion cette semaine à Genève d'experts a souligné les difficultés à surmonter pour ces expériences envisagées par MSF en Guinée et éventuellement au Liberia, a précisé le Dr Friede. Quelque 120 médicaments ont été proposés à l'OMS mais il n'est possible de mener des tests d'envergure que pour quelques-uns.
Les médicaments les plus prometteurs comme le ZMapp ne sont pas disponibles en quantités suffisantes "pour mener de larges tests cliniques". Et le fait qu'il ait été utilisé pour soigner 18 personnes évacuées d'Afrique (la plupart ayant survécu) ne permet pas de dire s'il fonctionne, a souligné le Dr Friede.
Les patients ont en effet été traités avec un cocktail de médicaments et ont bénéficié d'une qualité de soins qui n'est pas disponible pour la plupart des malades en Afrique, a-t-il poursuivi.
Le médicament antiviral favipiravir, contre le rhume, qui sera testé en Guinée par MSF, a été retenu dans cette réunion, avec le brincidofovir, utilisé contre l'adenovirus et le cytomegalovirus. MSF espère le tester dans un centre à Monrovia une fois le feu vert des autorités du Liberia obtenu.