Ioulia Timochenko a demandé aux leaders européens de "libérer l'Ukraine" en signant sans conditions un accord d'association avec Kiev si cela est possible au sommet qui commence ce jeudi à Vilnius. La libération de l'opposante était jusqu'à présent une condition posée par l'UE au pouvoir ukrainien.
"Si sous la pression des manifestations en Ukraine (le président Viktor) Ianoukovitch décide tout de même au dernier moment de signer l'accord (...) je vous demande de signer vendredi sans hésitation et sans conditions, y compris concernant ma propre libération", écrit l'opposante ukrainienne dans un message transmis par ses proches. "Il ne faut aujourd'hui pas seulement libérer des prisonniers politiques. Il faut libérer l'Ukraine", a-t-elle ajouté.
"En signant avec nous un accord, vous aiderez tout un peuple à franchir un fossé de civilisation créé par des idéologies erronées et des empires agressifs", a poursuivi l'ex-Premier ministre. "Faites encore un pas important vers la réunion complète de l'Europe", a-t-elle écrit.
Mme Timochenko, condamnée à sept ans de prison pour abus de pouvoir après l'élection en 2010 de Viktor Ianoukovitch dont elle était le principal adversaire, a annoncé lundi entamer une grève de la faim en détention pour protester contre la volte-face la semaine dernière du pouvoir ukrainien, qui a suspendu les préparatifs d'un accord avec l'UE.
L'Ukraine a reconnu mercredi avoir pris cette décision sous l'influence de la Russie, qui voit d'un très mauvais oeil un rapprochement entre l'UE et l'ex-république soviétique. M. Ianoukovitch a cependant annoncé qu'il se rendrait quand même au sommet de Vilnius du Partenariat oriental de l'UE jeudi et vendredi, où la signature de l'accord d'association était initialement prévue.