Des milliers de Palestiniens ont appelé à une nouvelle Intifada ("soulèvement") contre Israël lors des funérailles à Jérusalem de Mohamed Abou Khoudaïr, Palestinien de 16 ans assassiné par des inconnus dans la nuit de mardi à mercredi. L'Egypte tente une médiation pour mettre fin à l'escalade entre Israël et le Hamas.
Les participants aux funérailles de l'adolescent ont promis de sauver l'âme de ce "martyr". Sa mort est interprétée par de nombreux Palestiniens comme un acte de vengeance après le meurtre de trois étudiants israéliens enlevés près d'une colonie juive en Cisjordanie occupée.
Le jeune Palestinien avait été kidnappé mardi soir près de chez lui. Son cadavre - entièrement brûlé, selon l'avocat de la famille - avait été retrouvé quelques heures plus tard près d'une forêt dans la partie ouest de la ville. Pour la famille d'Abou Khdeir et de nombreux Palestiniens, il a été victime d'une "vendetta" de la part d'extrémistes juifs.
Enveloppée dans un drapeau palestinien, sa dépouille a été transportée sous un soleil écrasant à travers les rues de son quartier jusqu'à sa sépulture.
En marge de l'enterrement, des heurts ont opposé plusieurs centaines de jeunes Palestiniens aux policiers israéliens déployés en force. Visée par des jets de pierres, la police a riposté à l'aide de gaz lacrymogènes, de grenades assourdissantes et de balles en caoutchouc. Plus de 60 manifestants ont été blessés, dont 9 ont dû être hospitalisés, selon le Croissant-Rouge palestinien.
Les obsèques du jeune Palestinien ont coïncidé avec le premier vendredi du ramadan, qui attire habituellement des dizaines de milliers de musulmans sur l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam dans la Vieille ville de Jérusalem.
Toutefois, les fidèles n'étaient que 8000, contre 80'000 l'année dernière, selon la police. Tard jeudi soir, craignant des désordres, la police avait décidé d'interdire l'accès à l'esplanade aux hommes de moins de 50 ans.
Depuis la mort de Mohammad Abou Khdeir, les émeutes sont quotidiennes à Jérusalem-Est, et les scènes rappellent les Intifadas (soulèvements) de 1987-1991 et 2000-2004.
Un clip-vidéo posté sur YouTube par la chaîne de télévision Palestine Today a montré un manifestant violemment tabassé à Chouafat, le quartier du jeune Palestinien assassiné, apparemment par des gardes-frontières israéliens et des policiers en civil.
La situation restait aussi tendue à la frontière entre Israël et la bande de Gaza. Huit roquettes et deux obus de mortier ont été tirés de Gaza vers le sud d'Israël. Deux des roquettes ont été interceptées par le système de défense antimissile "Dôme de fer".
En réponse aux salves de projectiles, l'Etat hébreu a décidé de dépêcher des renforts de réservistes aux abords de la bande de Gaza. Il a mis en garde le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle l'enclave palestinienne, contre toute "escalade" des violences.
Mais selon les médias, une trêve pourrait être annoncée dans les prochaines heures, sous les auspices de l'Egypte, entre le Hamas et Israël. Un responsable du Hamas a confirmé sous couvert de l'anonymat que Le Caire était engagé dans une médiation "pour faire revenir le calme".