La cigarette électronique contiendrait des molécules cancérigènes comme le formol et des métaux dangereux. Une recherche menée en France par la revue "60 millions de consommateurs" a été publiée lundi.
Les résultats révèlent une teneur plus ou moins forte de formaldéhyde et d'acétaldéhyde selon les marques de cigarettes électroniques jetables ou rechargeables, avec ou sans nicotine. La présence d'acroléine, substance toxique par inhalation ou ingestion, est plus inquiétante encore. Les teneurs en acroléine sont supérieures à celles des cigarettes conventionnelles.
Selon un rapport de l'Office français de prévention du tabagisme publié en mai, "les e-liquides contiennent et libèrent d'autres produits potentiellement irritants et/ou classés comme toxiques, mais en quantité le plus souvent moindre que la fumée du tabac". Ce rapport a conclu à l'absence de produit cancérigène.
Des traces de métaux potentiellement toxiques seraient en outre présentes dans le modèle Cigartex: du chrome, du nickel et du plomb. On trouve aussi de l'antimoine, un métal dangereux, dans des teneurs supérieures à celles contenues dans la cigarette conventionnelle.
De plus, certaines recharges de e-liquide contenant de la nicotine seraient toxiques quand ingérées en grande quantité et leur contact avec la peau provoquerait des intoxications graves.
Un million de e-fumeurs
L'étude de "60 millions de consommateurs" est la première à exposer les risques de la cigarette électronique, dont le récent succès se traduit par un million de consommateurs en France. Un débat est prévu le 10 septembre prochain au Parlement européen pour reconsidérer le statut de la cigarette électronique comme médicament, ce qui permettrait une réglementation plus stricte.
Le président de l'Association indépendante des utilisateurs de cigarettes électroniques (AIDUCE) Brice Lepoutre est écoeuré par cette étude "scandaleuse et dangereuse qui pourrait faire retourner de nombreuses personnes vers le tabac qui, lui, est très dangereux".
Le tabagisme est responsable de 73'000 morts chaque année en France. Les risques potentiels de la cigarette électronique, en vente libre, concernent environ un million de Français désireux de fumer moins ou d'arrêter par ce biais.