Les deux jeunes femmes du groupe contestataire russe Pussy Riot se sont retrouvées mardi à Krasnoïarsk, en Sibérie orientale, au lendemain de leur libération. Elles ont affirmé leur résolution à se battre contre le système et pour la défense des droits de l'homme.
Après avoir quitté lundi matin son camp à Nijni-Novgorod (Volga), Maria Alekhina, 25 ans, s'est d'abord rendue en train à Moscou puis a aussitôt repris l'avion pour Krasnoïarsk, où l'attendait Nadejda Tolokonnikova, 24 ans, sortie lundi soir de l'hôpital pénitentiaire où elle purgeait sa peine.
A l'aéroport, les deux jeunes femmes se sont prises dans les bras, puis elles ont commencé à marcher main dans la main, a constaté un journaliste de l'AFP sur place.
"Nadejda Tolokonnikova et Maria Alekhina vont passer deux jours à Krasnoïarsk. Elles vont étudier pendant ce temps le projet de défense des droits de l'homme dont elles avaient parlé la veille après leur libération", a dit à l'agence russe Interfax le mari de Nadejda Tolokonnikova, Piotr Verzilov.
Le photographe Denis Siniakov, arrêté fin septembre à bord du navire de Greenpeace après une action dans l'Arctique avec 29 autres membres d'équipage et libéré fin novembre, s'est également rendu dans la ville sibérienne et a rencontré les deux jeunes femmes.
Inculpé de "hooliganisme", il est également concerné par l'amnistie votée la semaine dernière. Denis Siniakov "est notre vieil ami et a pris en photo plusieurs de nos actions", a expliqué M. Verzilov.
Il a par ailleurs indiqué que les deux jeunes femmes se rendraient à Moscou en principe jeudi.
"Les filles donneront une conférence de presse vendredi dans la capitale russe. Elles diront plus tard où cela aura lieu", a-t-il déclaré, cité par Interfax. "Elles appelleront au boycott des Jeux olympiques" de Sotchi en février, a encore indiqué M. Verzilov. La veille, Mme Tolokonnikova avait déjà appelé à une telle sanction.
Les deux jeunes femmes, condamnées en août 2012 pour avoir chanté une prière "anti-Poutine" dans la cathédrale Saint-Sauveur de Moscou, ont été remises en liberté lundi après avoir été amnistiées en vertu d'une loi approuvée par le Parlement russe. Elles devaient initialement sortir de prison en mars 2014.