Une rencontre entre les présidents de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie reçus à l'Elysée par François Hollande a permis "une reprise d'un dialogue direct" entre les deux dirigeants sur le Haut-Karabakh, a communiqué la présidence française. Cette entrevue n'a toutefois pas abouti à un accord.
Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev et son homologue arménien Serge Sarkissian ont notamment décidé de "procéder à des échanges de données sur les disparus du conflit, sous l'égide du CICR (Comité international de la Croix-Rouge)", selon la présidence française.
François Hollande a par ailleurs abordé "en tête à tête" avec le président Aliev le cas de la militante pour la défense des droits de l'homme Leyla Yunus, d'après l'entourage du président français. Cette femme a été arrêtée et emprisonnée fin juillet sur des soupçons d'espionnage au profit de l'Arménie. Son mari, Arif Yunus, a également été arrêté et placé en détention.
M. Aliev a "pris des engagements", a-t-on simplement indiqué de même source, alors que cette militante de 57 ans, dont le mari Arif a également été arrêté, a vu sa détention provisoire prolongée de quatre mois vendredi dernier. L'entourage de M. Hollande a souligné "l'excellente atmosphère" entre les présidents azéri et arménien, à l'issue d'une journée de rencontres qui s'est achevée par un dîner.
Le président français a "marqué la nécessité d'une baisse effective de la tension entre les deux parties sur le terrain". Il leur a proposé de se retrouver en septembre 2015, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies à New-York.
Les relations entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, deux petits pays caucasiens de l'ex-URSS, sont empoisonnées depuis plus de 20 ans par une dispute territoriale autour de la région du Nagorny-Karabakh. Celle-ci est passée sous l'autorité de séparatistes arméniens soutenus par Erevan dans les années 1990 après une guerre qui a fait près de 30'000 morts. Or Bakou entend en reprendre le contrôle.
En août, les violences au Nagorny-Karabakh et sur la frontière entre les deux pays ont atteint un niveau sans précédent ces dernières années, provoquant la mort de plus de 20 soldats des deux camps. Les tensions se sont également nourries de l'escalade entre la Russie et l'Occident à propos de l'Ukraine.