Les partenaires de la coalition gouvernementale grecque ont insisté samedi sur la réouverture de la radiotélévision publique ERT, fermée brutalement mardi soir. Ils rejettent la proposition de réouverture partielle du premier ministre Antonis Samaras.
"Nous ne sommes pas d'accord avec cette proposition et nous réclamons l'annulation imminente de l'acte législatif" qui a permis la fermeture unilatérale de l'ERT, a déclaré un porte-parole du petit parti de gauche démocratique (Dimar), l'un de trois membres de la cohabitation au pouvoir, avec les conservateurs de M. Samaras et les socialistes du Pasok.
Cet acte législatif a été signé du seul premier ministre et du ministre des Finances, Yannis Stournaras, sans l'accord du Dimar ni des socialistes.
Le parti socialiste Pasok, pilier du gouvernement de coalition, réclame également la réouverture de l'ERT tout en reconnaissant "la nécessité d'une restructuration" de cet organisme historique, dont les politiques de clientélisme sont à l'origine du dysfonctionnement.
Samaras s'explique
Dans une tribune publiée samedi dans le quotidien "Kathimérini", le premier ministre défend sa décision de fermeture, qui selon lui, montre "la volonté politique et la détermination" de son gouvernement de lutter contre "les bastions d'opacité et de gaspillage" pour faire avancer les réformes et sortir le pays de la crise.
M. Samaras assure que les 2700 employés de la ERT seront licenciés, et "indemnisés généreusement", tandis que "certains vont être réembauchés à la nouvelle radiotélévision", qui comptera environ 1200 personnes.
Grèves à répétition
Le premier ministre s'est lancé dans un bras de fer avec l'ERT après des mois de grèves à répétition au sein de l'audiovisuel public, qui ont entraîné, selon lui, "une couverture" insuffisante de l'actualité.
M. Samaras n'a apparemment pas apprécié la quasi-absence de couverture de son récent voyage en Chine, pas plus que la grève des médias publics décidée lors de la visite de François Hollande en Grèce.