Record du nombre de travailleurs humanitaires tués

Le nombre de travailleurs humanitaires tués, blessés ou enlevés a atteint l'an dernier un record. A l'occasion de la Journée mondiale de l'aide humanitaire, les organisations humanitaires rendent hommage à leur héroïsme.

"L’an dernier, le nombre d’agents humanitaires enlevés, grièvement blessés ou tués a atteint un record. C’est absolument révoltant", a affirmé le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon en vue de la Journée, célébrée chaque année le 19 août pour honorer la mémoire des 22 victimes de l'attentat commis le 19 août 2003 à Bagdad.

Selon l'"Aid worker security report 2014", publié mardi, le nombre de travailleurs humanitaires victimes d'incidents a fortement augmenté en 2013 par rapport à 2012 et a été supérieur à toutes les années depuis le début du siècle.

Hausse de 66%

En 2013, 460 humanitaires (toutes organisations confondues, ONU, ONG et Croix-Rouge) ont été victimes d'incidents. Parmi eux, 155 ont été tués, 171 blessés et 134 kidnappés.

Par rapport à 2012, la hausse du nombre de victimes atteint 66%. En 2012, 274 humanitaires avaient été victimes d'incidents, dont 67 tués, 115 blessés et 92 kidnappés. Environ le 80% sont des employés locaux.

Cinq pays très dangereux

Quelque 251 attaques ont été commises dans 30 pays, dont les trois quarts ont été concentrées dans cinq zones de conflit: le plus grand nombre d'attaques a été enregistré en Afghanistan (80), devant la Syrie (43), le Soudan du Sud (35), le Pakistan (17) et le Soudan (16).

Cette tendance à la hausse se poursuit au début de 2014. Jusqu'à début août, déjà davantage de victimes ont été recensées que pour toute l'année 2012, selon l'ONU.

"Ces dernières semaines, des dizaines d’humanitaires, dont des membres de la famille des Nations Unies, sont morts au Soudan du Sud et à Gaza", a rappelé dans son message le secrétaire général de l'ONU.

Privés d'aide

"Des millions de personnes en subissent les conséquences", a souligné Ban Ki-moon. "Les attaques dirigées contre les travailleurs humanitaires empêchent des gens désespérés de recevoir l’aide dont ils ont besoin pour survivre", a-t-il dit.

"Des enfants ne peuvent être vaccinés. Des malades et des blessés ne peuvent être soignés. Des déplacés et des réfugiés sont laissés sans nourriture, sans eau et sans abri, exposés à la violence, à la maladie et à d’autres fléaux", a dénoncé Ban Ki-moon.

/ATS


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