Kiev, Kuala Lumpur et Amsterdam ont dénoncé l'altération d'indices sur le site de l'accident de l'avion malaisien, sous contrôle rebelle dans l'est de l'Ukraine. L'enquête sur la chute de l'appareil probablement abattu par un missile connaît des difficultés.
L'OSCE dit avoir eu un meilleur accès au site de la catastrophe, mais incomplet. Des séparatistes ont en effet refusé samedi aux observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) l'accès à l'épave.
"Nous avons eu la possibilité de voir un peu plus le site, plutôt étendu. (...). Nous avons également eu la possibilité de parler avec ceux qui commandent ici, et(...) de parler à des habitants d'un village du secteur", a déclaré Alexander Hug, numéro deux de la mission de l'OSCE en Ukraine.
Les séparatistes armés ont formé un cordon pour isoler les observateurs de certaines parties des champs où s'est écrasé le Boeing. L'un a déclaré que des corps avaient déjà été emportés dans des camions.
Un journaliste de Reuters a entendu un chef séparatiste dire à la délégation de l'OSCE qu'elle ne pouvait pas s'approcher de l'épave et qu'elle serait tenue informée en temps voulu des résultats de l'enquête effectuée par les séparatistes.
"Les terroristes cherchent aussi des moyens de transport à grande capacité pour emporter les restes de l'avion en Russie", affirme le gouvernement ukrainien dans une déclaration officielle.
Le Boeing 777 de la Malaysia Airlines qui assurait la liaison Amsterdam-Kuala Lumpur s'est écrasé jeudi dans l'est de l'Ukraine. Ses 298 occupants ont péri dans la catastrophe.
Les Etats-Unis et d'autres pays pensent qu'un missile sol-air a été tiré à partir du territoire aux mains des séparatistes. Certains dirigeants ukrainiens estiment que des Russes s'occupaient de la batterie qui aurait tiré le missile à l'origine de l'accident.
La Russie a fustigé les accusations américaines selon lequelles les rebelles prorusses sont responsables de la chute de l'avion, preuve "de la perception profondément aberrante de Washington de ce qui se passe en Ukraine".
Le gouvernement ukrainien accuse les rebelles de "chercher à détruire, avec le soutien de la Russie, les preuves d'un crime international". Et le ministre malaisien des Transports Liow Tiong Lai déplore que "l'intégrité du site ait été compromise".