Plusieurs centaines de milliers d'opposants pro-européens ont réclamé dimanche dans le centre de Kiev le départ du président Viktor Ianoukovitch, accusé de "vendre" l'Ukraine à la Russie. Cette nouvelle démonstration de force est sans précédent depuis la Révolution orange de 2004.
En brandissant des drapeaux ukrainiens et européens, entre 250'000 et 300'000 manifestants, selon les journalistes, ont rempli la place de l'Indépendance, appelée aussi Maïdan, haut lieu de la Révolution orange qui avait porté au pouvoir des pro-occidentaux.
Les organisateurs ont déclaré que le nombre de manifestants avait "approché un million" alors que la police a fait état de 60'000 opposants et de 15'000 manifestants pro-Ianoukovitch devant le parlement. Cette dernière estimation a été confirmée par un journaliste de l'AFP.
Arseni Iatseniouk, l'un des leaders de l'opposition, a appelé à "élargir la contestation" et à "bloquer le quartier gouvernemental". Les manifestants ont installé plusieurs tentes près du siège du gouvernement et commencé à ériger des barricades dans le quartier.
Sur Maïdan, les manifestants ont chanté l'hymne ukrainien avec écrivains, philosophes et dignitaires religieux, présents sur scène aux côtés des leaders de l'opposition. La fille de l'opposante emprisonnée Ioulia Timochenko a lu ensuite un message de sa mère.
"Notre objectif est le départ immédiat du président ukrainien", a lancé Evguénia Timochenko. "Démission! démission!", a scandé la foule."
La dispersion violente d'un campement d'étudiants le 30 novembre, qui a fait des dizaines de blessés, a renforcé la mobilisation. Le lendemain, une manifestation monstre s'était déroulée sur Maïdan. La place est depuis occupée par les pro-européens.
Le refus du pouvoir de signer fin novembre l'accord d'association avec l'UE, négocié depuis trois ans, a plongé ce pays de 46 millions d'habitants dans une grave crise politique.