Vague républicaine au Congrès, Obama largement sanctionné

Les républicains ont remporté mardi les élections de mi-mandat aux Etats-Unis en prenant le contrôle du Congrès. Ce sérieux revers pour Barack Obama et les démocrates préfigure deux années d'une difficile cohabitation. Les républicains devraient dicter l'agenda parlementaire jusqu'en 2016.

Les adversaires du président ont remporté la majorité au Sénat et renforcé leur majorité à la Chambre des représentants. Au Sénat, ils passent de 45 à au moins 52 sièges sur 100, selon les dernières projections des télévisions.

La bascule s'est faite quand la républicaine de l'Iowa Joni Ernst a été déclarée gagnante contre le démocrate Bruce Braley et que le républicain Thom Tillis a battu le sénateur sortant démocrate Kay Hagan en Caroline du Nord. Barack Obama avait d'ailleurs qualifié ce dernier Etat de "crucial".

A la Chambre des représentants, les républicains pourraient gagner jusqu'à 18 sièges, selon ABC, ce qui leur donnerait au moins 247 sièges, la plus forte majorité républicaine depuis les années 1930. Le président finira ainsi son mandat avec le parti adverse contrôlant les deux chambres du Congrès, comme avant lui George W. Bush, Bill Clinton, George Bush et Ronald Reagan.

La Louisiane organisera un second tour le 6 décembre, et les résultats en Alaska n'étaient pas encore connus.

Décrets sur l'immigration

Barack Obama s'est dit déterminé mercredi à coopérer au cours des deux prochaines années avec ses adversaires républicains, dont il a reconnu la victoire éclatante.

Le président américain a annoncé qu'il demanderait formellement au Congrès de débattre d'une autorisation de recours à la force contre le groupe Etat islamique, une initiative réclamée cet automne par les élus des deux partis.

Le président a également appelé une nouvelle fois le Congrès à adopter une réforme du système d'immigration, sur le modèle de la loi adoptée par le Sénat l'an dernier, mais que les républicains de la Chambre avaient enterrée. Mais il a réitéré sa détermination à agir par décrets d'ici la fin de l'année dans ce domaine.

"Remettre le pays sur la bonne voie"

"Cette expérience de trop d'Etat a suffisamment duré. Il est temps de remettre le pays sur la bonne voie !", a annoncé après sa propre réélection le sénateur républicain Mitch McConnell, appelé à incarner en tant que chef de la majorité du Sénat l'opposition à Barack Obama.

Le président de la Chambre, le républicain John Boehner, a déjà annoncé que le nouveau Congrès, qui prendra ses fonctions début janvier, s'attacherait aussi à "réformer le code fiscal, réduire notre problème de dépenses, réformer notre système juridique, notre système de réglementation et améliorer notre système éducatif".

Pouvoir de veto

Reste à savoir ce que feront les républicains de leur majorité. Mitch McConnell a souligné que Barack Obama conservait son pouvoir de veto, et ne promulguerait sans doute pas de lois démolissant les grands chantiers de sa présidence, à commencer par sa réforme du système de santé (Obamacare).

Mais les dissensions internes au parti républicain sont notoires, et rien n'indique que les élus du Tea Party, comme le sénateur texan Ted Cruz, vont accepter de tendre la main aux démocrates pour favoriser un esprit de compromis. Ted Cruz a déjà menacé: "nous devons adopter une abrogation complète" d'Obamacare.

/ATS


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