Non du Parlement au transfert de Timochenko à l'étranger

Le Parlement ukrainien a rejeté jeudi les projets de loi permettant le transfert à l'étranger pour des soins médicaux de l'ancienne Première ministre emprisonnée Ioulia Timochenko, réclamé par l'Union européenne. L'Ukraine a ensuite suspendu accord d'association avec l'UE fin novembre.

Plusieurs dirigeants européens ont souligné que la signature de l'accord d'association au sommet du Partenariat oriental de l'UE les 28-29 novembre serait impossible sans l'approbation d'une loi permettant le transfert de Mme Timochenko à l'étranger pour des soins médicaux.

Mais six textes différents présentés au Parlement sur les soins aux détenus à l'étranger ont été rejetés, obtenant les voix de moins de 200 députés alors qu'une majorité de 226 voix était requise. Le Parti des régions du président Viktor Ianoukovitch, majoritaire au Parlement, n'a pas participé au vote.

"Honte!", ont crié les députés de l'opposition. La perspective de cet accord d'association fait l'objet depuis des semaines d'une intense lutte d'influence entre l'UE et la Russie.

Après l'échec du vote, les députés d'opposition ont eux de nouveau appelé le président Ianoukovitch à une solution plus simple, comme gracier l'opposante comme l'avaient proposé les émissaires européens.

Le président ukrainien s'est toutefois retranché en octobre derrière la décision du Parlement sur le sort de l'opposante. Incarcérée depuis 2011, l'ex-Première ministre Ioulia Timochenko purge elle une peine de sept ans de prison pour abus de pouvoir. Souffrant de hernies discales, elle est hospitalisée depuis avril 2012.

L'UE ou la Russie

M. Ianoukovitch avait souligné la semaine dernière qu'il ne fallait pas permettre à Mme Timochenko, sa rivale à la présidentielle de 2010, d'"échapper à sa responsabilité pénale". L'opposition l'avait accusé le même jour de mener un "double jeu" entre Moscou et Bruxelles.

Les aspirations européennes de Kiev sont vues d'un très mauvais oeil par Moscou qui refuse de voir cette ex-république soviétique sortir de sa zone d'influence. La Russie accuse l'UE de faire pression sur l'Ukraine pour qu'elle choisisse entre la Russie et l'Ouest.

L'Ukraine a ensuite suspendu le processus de préparation de l'accord d'association entre l'Ukraine et l'UE" afin "d'assurer la sécurité nationale, relancer les relations économiques avec la Russie et préparer le marché intérieur à des relations d'égal à égal avec l'Union européenne".

Elle propose également à Moscou et à l'Union européenne de créer une commission tripartite sur le commerce. M. Ianoukovitch a toutefois a dit que son pays continuerait à travailler à son intégration dans l'UE.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait dénoncé mardi une pression "éhontée" de la part de l'UE sur les pays de son Partenariat oriental.

/ATS


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