Les lycéens sud-coréens qui ont survécu au naufrage d'un ferry en avril ont commencé à apporter leur témoignage, par vidéo, lors du procès de l'équipage. Ce drame avait causé la mort de plus de 300 personnes et profondément marqué le pays.
Les adolescents sont arrivés dans un minibus rouge au tribunal d'Ansan, une ville au sud de Séoul où se trouve l'école fréquentée par les lycéens qui se trouvaient à bord du Sewol lors de l'accident. Ils étaient alors en voyage scolaire.
La police empêchait lundi le public de s'approcher du bâtiment et les jeunes gens étaient escortés jusqu'à l'intérieur du tribunal. Le procès se déroule à Gwangju, à 265 km au sud de Séoul, mais les juges et les avocats se sont déplacés pour deux jours au tribunal d'Ansan pour écouter les 17 lycéens survivants qui ont accepté de témoigner.
Par mesure de protection, la Cour a accepté que les adolescents ne se produisent pas devant les juges, mais témoignent depuis une autre salle du tribunal, avec un parent à leurs côtés. Leurs témoignages sont retransmis par vidéo. Leurs noms n'ont pas été divulgués. Leurs paroles sont audibles, mais les visages ne sont visibles que des juges et des avocats, de la défense et de l'accusation.
Sur les 476 personnes à bord du Sewol lorsqu'il a fait naufrage au large de la côte méridionale de la Corée le 16 avril, 325 étaient des lycéens de la même école, le lycée Dawon. Seuls 75 d'entre eux ont survécu. Cette catastrophe maritime a plongé dans le deuil la Corée, traumatisée notamment par la mort de tant d'adolescents.
Le ferry s'était immobilisé, pour une raison inconnue, et l'équipage a demandé aux passagers de ne pas bouger de leur siège et de leur cabine, pendant près de 40 minutes. Lorsque le navire a commencé à piquer du nez, il était trop tard.
Dans les jours suivant la catastrophe, la télévision coréenne a diffusé les images filmées par un lycéen avec son smartphone. Elles montraient un groupe d'adolescents plaisantant et évoquant le Titanic. Puis l'inquiétude monte, et enfin la panique, alors qu'on peut encore entendre les appels de l'équipage - via les haut-parleurs - à ne pas bouger.
Le capitaine du Sewol, Lee Joon-Seok, et trois gradés au sein de l'équipage, sont accusés d'"homicides par grave négligence" et encourent la peine de mort. Les onze autres membres sont jugés pour des charges moins lourdes.