Les réfugiés acceptent finalement de débarquer sur l'île de Chypre

Quelque 280 réfugiés essentiellement syriens secourus en mer ont finalement accepté de débarquer vendredi sur l'île de Chypre, après plus de six heures de négociations. Les autorités ont déployé un dispositif important pour les accueillir.

Ces réfugiés à bord d'un chalutier parti vraisemblablement d'un port en Syrie ravagée par la guerre, selon le ministère de la Défense, avaient exigé initialement d'être emmenés en Italie. Leur chalutier, qui naviguait à 50 milles nautiques au sud-ouest de la ville côtière de Paphos, a été secouru jeudi par le Salamis Filoxenia après avoir envoyé un signal radio de détresse faisant état de "mauvaises conditions météorologiques", selon le ministère de la Défense.

Avec l'aide de l'équipage, les 345 passagers, dont 52 enfants, sont montés à bord du paquebot de 157 mètres qui a rejoint en soirée Limassol (sud de Chypre).

"Tous en bonne santé"

Mais après le départ des 700 passagers du paquebot devant débarquer sur l'île, quelque 280 des 345 réfugiés - secourus de façon quasi miraculeuse et se trouvant "tous en bonne santé" selon le patron du port de Limassol, George Ppouro - ont refusé de quitter le navire, au grand dam de la compagnie maritime.

Ils "voulaient que nous les emmenions en Italie", avait protesté le directeur général de Salamis Cruise Lines, Kikis Vassiliou. "Nous avons fait le maximum pour sauver leurs vies, nous leur avons donné à manger et maintenant ils veulent détruire cette entreprise", avait-il dénoncé, en évoquant des pertes de "centaines de milliers d'euros". Après plus de six heures de négociations, la totalité des migrants a finalement accepté de débarquer.

Les migrants ont été accueillis dans une infrastructure aménagée par les autorités où ils pouvaient recevoir des soins et être enregistrés. Il y avait une cinquantaine de lits de camps alors que des équipes médicales, de la Croix Rouge et de la Défense civile étaient là pour les aider.

Chypre critiqué

Chypre avait été sous le feu des critiques en 2013 et début 2014 pour sa politique vis-à-vis des migrants, Amnesty International dénonçant un traitement "honteux" se traduisant par des mois en rétention "dans une prison qui ne dit pas son nom". L'ONG avait en particulier pointé du doigt la situation faite aux réfugiés syriens.

L'île se trouve à une centaine de km des côtes syriennes, mais si des réfugiés sont parvenus sur son territoire, elle n'a pas connu de flux massifs en provenance de ce pays. En 2012, sept Syriens, dont deux enfants, s'étaient noyés quand leur bateau avait coulé près de la côte nord de Chypre, où ils comptaient se rendre.

/ATS


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