Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, un petit robot s'est posé en douceur sur une comète. Cependant, le module pourrait ne pas être bien arrimé sur le sol de la comète "Tchouri", selon l'Agence spatiale européenne (ESA).
"Nous avons des indications que les harpons pourraient ne pas s'être activés. Ce qui voudrait dire que nous sommes posés sur un matériau meuble et que nous ne sommes pas arrimés", a déclaré Stephan Ulamec, responsable du petit robot "Philae". L'ESA n'était pas en mesure de dire mercredi soir si ce problème était susceptible de gêner le travail du robot.
Cela n'a toutefois pas gâché la fête au Centre européen d'opérations spatiales (ESOC) à Darmstadt (Allemagne). "Nous sommes très heureux", a commenté Andrea Accomazzo, directeur de vol de la mission Rosetta, lorsque le signal confirmant l'atterrissage est arrivé sur Terre à 16h03 TU (17h03 en Suisse).
"La réussite de la mission Rosetta honore de nombreux chercheurs et chercheuses suisses, l’Université de Berne ainsi que des instituts et des entreprises innovants de notre pays", a déclaré le conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann peu après l’arrivée de Philae sur la comète.
Il a fallu sept heures à Philae, largué par la sonde européenne Rosetta, pour descendre en chute libre jusqu'à sa cible. Son "atterrissage", qui s'est déroulé à plus de 500 millions de kilomètres de la Terre, s'est fait en douceur, selon l'ESA.
Le petit robot avait voyagé pendant dix ans avec Rosetta. Il était à l'heure à son rendez-vous avec le noyau de la comète Tchourioumov-Guérassimenko. "C'est un grand pas pour la civilisation humaine", a estimé Jean-Jacques Dordain, directeur général de l'Agence spatiale européenne. "Nous sommes les premiers à l'avoir fait et c'est cela qui restera pour toujours".
La mission du robot-laboratoire est de faire des prélèvements. Ceux-ci devraient donner des informations sur les origines du système solaire, voire sur l'apparition de l'eau et de la vie sur notre planète.
Philae, 100 kg sur Terre, ne pèse qu'un gramme dans l'espace. Le petit robot doit fonctionner grâce à sa pile pendant 60 heures. Après, sa ressource en énergie sera aléatoire: il devra compter sur un système de batterie rechargeable par des panneaux solaires.
Si tout va bien, il doit fonctionner jusqu'en mars. Au-delà, il est condamné à mourir de chaud, car il n'est pas conçu pour supporter la montée en température lorsque la comète se rapprochera du Soleil.