Le procès de Bo Xilai a été interrompu dimanche et ajourné jusqu'à lundi matin. Peu avant, lors de l'audience, l'ex-dirigeant chinois s'en était pris à son ancien bras droit, le chef policier Wang Lijun, qualifiant de "mensonger" son témoignage surprise de samedi.
"Wang Lijun a menti durant ce procès. Son témoignage n'est absolument pas digne de confiance", a attaqué Bo Xilai, jugé depuis jeudi pour corruption, détournement de fonds et abus de pouvoir dans un tribunal de l'est de la Chine.
Durant son témoignage, le chef policier a décrit samedi la fureur de son ancien patron qu'il venait de prévenir que son épouse, Gu Kailai, était suspectée du meurtre d'un Britannique.
Lors de cette scène extrêmement tendue, qui remonte au 29 janvier 2012, Bo a asséné un coup de poing à son adjoint. Selon ce dernier. Wang a précisé que ce coup l'avait fait saigner de la bouche et qu'il avait constaté un écoulement de son oreille.
Mais Bo n'a lui évoqué qu'une simple "gifle" et a accusé dimanche Wang de mentir sur ces faits. "Il affirme que je ne l'ai pas giflé mais frappé d'un coup de poing. En vérité je n'ai jamais appris la technique de la boxe chinoise, donc j'en serais bien incapable", a dit l'ex-dirigeant politique.
"Des erreurs"
M. Bo, 64 ans, poursuivi pour corruption, détournement de fonds et abus de pouvoir, avait démenti en bloc jeudi et vendredi avoir reçu l'équivalent de 3,3 millions de francs en pots-de-vin, incluant une villa en France, de la part de deux hommes d'affaires.
En revanche, il a admis samedi avoir commis "des erreurs" et dit "assumer une certaine responsabilité" dans un détournement de cinq millions de yuans (755'000 francs) de fonds publics au profit de sa femme Gu Kailai.
Procès très contrôlé
Malgré l'apparente transparence des débats contradictoires, les autorités contrôlent étroitement ce procès sensible qui s'achèvera, de l'avis général des experts, par l'annonce d'un verdict déjà décidé par la direction communiste. Celui-ci pourrait tomber en septembre.