Le pape plaide pour les exclus et contre la mondanité

Le pape François a plaidé vendredi à Assise pour une Eglise solidaire avec les marginalisés et agissant pour la paix. Cette visite dans le centre de l'Italie a permis au pape d'expliquer son choix d'incarner une Eglise pauvre, près de sept mois après son élection.

Dans "la salle du dépouillement", le pape a laissé son discours de côté pour appeler les chrétiens à suivre le modèle de pauvreté initié par Saint François en combattant "la mondanité, une lèpre, un cancer de la société, qui tue la personne et l'Eglise".

Mais il ne s'agit pas, comme l'a cru la presse, que les cardinaux et le pape "se défassent de leurs habits", a-t-il relevé avec humour.

C'est dans la même salle qu'en 1207 François d'Assise s'était dépouillé de ses vêtements devant son père, un riche marchand, pour indiquer que les biens terrestres étaient destinés par Dieu aux plus pauvres.

"Le christianisme sans la croix, sans Jésus, sans dépouillement est comme une pâtisserie, une belle tarte. Le danger de la mondanité est un très grand péril", a dit le pape.

Vision "doucereuse"

Jorge Bergoglio a profité de son pèlerinage à Assise pour demander au monde d'"entendre le cri de ceux qui pleurent, souffrent et meurent de la violence, du terrorisme et de la guerre", notamment en Syrie.

Il a dénoncé une vision "doucereuse" de l'idéal de paix franciscaine, perçue faussement comme "une espèce d'harmonie panthéiste avec le cosmos (...) Ce Saint François-là n'a jamais existé", s'est-il exclamé.

"Présent et caché"

Le pape s'était auparavant rendu à l'Institut catholique Serafico, où il a salué quelque 80 handicapés physiques et mentaux un à un, en les embrassant. "Les plaies ont besoin d'être écoutées et reconnues. Jésus est présent et caché" dans ces jeunes handicapés, a-t-il dit.

Il est aussi allé au sanctuaire de San Damiano, où le saint aurait entendu la voix de Dieu lui dire: "va et répare mon église", en une période où privilèges et scandales étaient nombreux dans l'Eglise.

Foule des fidèles

François était accompagné des huit cardinaux qui l'ont récemment conseillé sur les réformes de l'Eglise. Entre 60'000 et 100'000 fidèles étaient présents. Ceux qui n'avaient pu entrer dans la vieille ville suivaient les cérémonies sur des écrans géants.

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