Les députés portugais, hués par des milliers de manifestants, ont adopté mardi un budget d'austérité très impopulaire pour 2014. Cette mesure est censée permettre au pays sous perfusion financière de s'affranchir de la tutelle de ses créanciers.
Le budget, qui prévoit des coupes sévères dans les dépenses publiques, a été approuvé avec les voix de la majorité absolue dont dispose le gouvernement de centre-droit au Parlement. L'ensemble de l'opposition de gauche a voté contre.
Juste avant le vote, le discours de la ministre des Finances Maria Luis Albuquerque a été brièvement interrompu par une quinzaine de manifestants qui, depuis les galeries de l'Assemblée, scandaient "démission, démission!" avant d'être délogés par la police.
"Le budget 2014 est un pas décisif pour permettre au Portugal de récupérer son autonomie financière" et "conclure son programme d'assistance financière" comme prévu en juin 2014, a fait valoir la ministre.
Les fonctionnaires et retraités sont les catégories les plus touchées par la douloureuse cure d'austérité que le gouvernement a administrée au pays. L'effort demandé est immense, 3,9 milliards d'euros, soit 2,3 % du PIB.
Mais la Cour constitutionnelle, saisie samedi par le président Anibal Cavaco Silva, risque elle de contrecarrer les projets du gouvernement. D'ici une vingtaine de jours, elle doit se prononcer sur une mesure phare du budget, les coupes de près de 10 % dans les retraites des fonctionnaires.
Aux cris de "y en a marre des escrocs, on veut des élections", des milliers de Portugais ont protesté devant le Parlement à l'appel de la CGTP, la principale confédération syndicale du pays.
Les sacrifices demandés aux Portugais doivent permettre au pays de ramener son déficit public à 4 % du PIB en 2014, contre 5,5 % en 2013. Inflexible, la troïka des créanciers (UE-FMI-BCE) avait refusé début octobre d'alléger cet objectif et de le porter à 4,5 %. Elle sera de retour à Lisbonne le 4 décembre.