La présidence tunisienne a annoncé la prolongation jusqu'en juin 2014 de l'état d'urgence en vigueur depuis la révolution de janvier 2011. Cette décision intervient dans un contexte de violences jihadistes accrues.
La présidence n'a apporté aucune précision supplémentaire. Signe de la tension croissante, l'état d'urgence, qui accorde de larges pouvoirs à la police et l'armée, a été prolongé de huit mois alors que depuis un an demi il l'était par tranche de un ou trois mois.
La Tunisie est confrontée à l'essor de groupes jihadistes depuis la révolution de 2011 mais les attaques se sont multipliées ces dernières semaines.
Pour la première fois depuis le soulèvement qui a renversé le président Ben Ali, deux sites touristiques ont été ciblés mercredi: l'un a été visé par un attentat suicide qui n'a pas fait de victime et l'autre par une tentative déjouée à temps. Durant le mois d'octobre, neuf gendarmes et policiers ont été tués dans des affrontements.
Le gouvernement a attribué les attaques à des groupes liés aux salafistes d'Ansar Ashariaa, mouvement accusé de liens avec Al-Qaïda. L'opposition taxe les islamistes d'Ennahda au pouvoir de laxisme face à l'essor de ces violences, tandis que le gouvernement assure être en "guerre" contre le terrorisme, ce qui implique des pertes.
La recrudescence des heurts intervient durant une inextricable crise politique déclenchée fin juillet par l'assassinat du député d'opposition Mohamed Brahmi, attribué à la mouvance jihadiste.
Le syndicat UGTT, principal médiateur de la crise politique tunisienne, a indiqué que la date limite pour que la classe politique s'accorde sur le nom du nouveau premier ministre a été portée à lundi midi.
Ennahda et l'opposition n'ont pas réussi à trouver un accord samedi. Les négociateurs ne parviennent pas à départager deux candidats: Mohamed Ennaceur, 79 ans, soutenu par l'opposition, et Ahmed Mestiri, 88 ans, soutenu par Ennahda et ses alliés.