La Cour constitutionnelle turque a jugé jeudi que les droits de l'ex-chef de l'armée Ilker Basbug, qui purge une peine de prison à vie pour complot, avaient été violés, rapportent les médias. Cette appréciation ouvre la voie à sa libération.
"Les droits et libertés du requérant ont été violés", a estimé en substance la plus haute cour de Turquie saisie par le prisonnier qui a dirigé les forces armées turques entre 2008 et 2010.
L'ex-général a été condamné avec de nombreux autres officiers à la réclusion criminelle à perpétuité en août 2013 pour avoir dirigé le réseau putschiste Ergenekon dans le cadre d'un procès retentissant.
Sur la base de ce jugement, ses avocats doivent réclamer sa libération de la prison de Silivri, dans la banlieue d'Istanbul. Ces centaines de militaires accusés d'avoir tenter de renverser le gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan y sont enfermés, précise la chaîne d'information NTV.
Empêtré depuis décembre dans un vaste scandale de corruption, M. Erdogan a tendu la main aux militaires emprisonnés, se déclarant en faveur d'une révision de leur cas. Il affirme vouloir démanteler ce qu'il appelle l'"Etat parallèle" constitué par une influente confrérie religieuse au sein de l'appareil d'Etat.
M. Erdogan accuse ce mouvement dirigé depuis les Etats-Unis par l'imam Fethullah Gülen de vouloir le renverser. Les deux hommes, qui se disputent la même base islamiste, avaient pourtant fait cause commune depuis 2002 pour réduire l'influence politique de l'armée, gardienne autoproclamée de la laïcité en Turquie.
Yalçin Akdogan, conseiller du chef du gouvernement turc, avait affirmé que les généraux avaient été victimes d'un "complot judiciaire" ourdi par les partisans de Fethullah Gülen, très influents dans la magistrature et la police avant une purge massive les visant.