Un convoi humanitaire russe de 262 camions doit arriver mercredi à la frontière ukrainienne. Il doit venir en aide aux populations victimes des hostilités dans l'Est du pays, malgré les mises en garde de Kiev et des pays occidentaux contre toute intervention unilatérale russe. Sur le terrain l'armée ukrainienne a annoncé la reprise de quatre localités.
Les camions transportent notamment 400 tonnes de céréales, 100 tonnes de sucre, et 54 tonnes de médicaments, collecté par les habitants de Moscou et de ses environs, selon un responsable de l'administration de la région de Moscou cité par l'agence Ria Novosti. Avant de partir, les véhicules ont été bénis par un prêtre orthodoxe.
Les 262 camions, selon le décompte officiel, doivent arriver à la frontière ukrainienne mercredi. "Après avoir franchi la frontière russo-ukrainienne, le convoi poursuivra (sa route) sous l'égide du Comité international de la Croix-Rouge", poursuit la déclaration russe.
"Il n'y a eu aucune décision concernant le convoi russe. Personne ne nous a contactés à ce propos et il n'y a aucun accord de notre part", a réagi Valery Sergovsky, secrétaire général adjoint de la Croix-Rouge Ukraine, interrogé par l'AFP.
Si l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) est prête à assister une action du CICR, "les modalités restent à définir". Aucune opération n'est prévue dans la journée, a souligné le service de communication de l'organisation.
Le gouvernement ukrainien a rappelé qu'une telle aide n'était pas la bienvenue. Kiev accuse Moscou de soutenir militairement les séparatistes, ce que dément le Kremlin. L'Occident, Etats-Unis en tête, a mis en garde contre "l'illégalité" de toute opération unilatérale russe sur le territoire ukrainien.
Aucun véhicule militaire n'était visible au sein ou à proximité du long convoi de camions, dépourvus de plaque d'immatriculation, dont certains arborent des drapeaux du Comité International de la Croix-Rouge (CICR). Le porte-parole de M. Poutine, Dmitri Peskov, avait assuré que le convoi serait "sans escorte militaire".
Sur le terrain, l'armée ukrainienne s'apprête à encercler "définitivement" Lougansk, et à couper aux combattants les routes vers la Russie, a assuré dans la soirée son service de presse.
Les autorités ukrainiennes ont également annoncé la reprise aux séparatistes prorusses de quatre localités. Enfin, la Russie a ouvert une enquête sur "l'enlèvement" en Ukraine d'un journaliste de l'agence de presse russe Ria Novosti, Andreï Stenine. Ce dernier n'a pas donné de signe de vie depuis une semaine.