La Première ministre thaïlandaise va être inculpée pour corruption

La commission anticorruption thaïlandaise (NACC) a annoncé qu'elle allait inculper la Première ministre, Yingluck Shinawatra, pour négligence en liaison avec un programme controversé d'aides aux riziculteurs. Cette procédure pourrait mener à sa destitution.

La commission affirme que Mme Yingluck a ignoré les avertissements prévenant que le programme engendrait corruption et pertes financières. Elle a donc "décidé à l'unanimité de convoquer Yingluck Shinawatra (...) pour qu'elle entende les charges contre elle le 27 février".

Le programme d'aide aux riziculteurs, qui a conduit le gouvernement à acheter la céréale aux paysans jusqu'à 50% au-dessus du prix du marché, avait contribué à la large victoire de Yingluck Shinawatra aux élections de 2011.

Mais ses détracteurs l'accusent d'avoir entraîné une corruption massive, porté un coup aux finances publiques, fait perdre au royaume sa place de premier exportateur mondial de riz et créé un stock d'invendus estimé à 18 millions de tonnes.

La grogne a même gagné les riziculteurs, qui réclament des arriérés de paiement de plusieurs mois. Lundi, des centaines d'entre eux étaient entrés de force dans l'enceinte d'un complexe du ministère de la Défense, régulièrement utilisé par Mme Yingluck ces dernières semaines en raison du blocage de Government House par les manifestants de l'opposition.

Deux morts dans des heurts

L'annonce de la prochaine inculpation de Yingluck intervient alors que de violents heurts ont eu lieu mardi à Bangkok entre police et manifestants, faisant deux morts. Un manifestant de 52 ans et un policier ont été tués par balles au cours d'une opération de la police pour reprendre des sites occupés par les manifestants.

Le centre de secours Erawan a fait de son côté état d'un bilan de 44 blessés, dont certains touchés par des balles en caoutchouc. Une centaine de manifestants ont par ailleurs été interpellés dans un complexe du ministère de l'Energie pour violation de l'état d'urgence en vigueur à Bangkok depuis le 22 janvier.

C'est la première fois depuis le début du mouvement à l'automne que les autorités arrêtent autant de manifestants. Le gouvernement avait largement privilégié l'évitement entre police et manifestants pour limiter les violences qui ont fait douze morts.

/ATS


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