La Première ministre thaïlandaise Yingluck Shinawatra, dont les manifestants réclament le départ, s'est rendue au Parlement pour le débat d'une motion de censure déposée par l'opposition, sous haute surveillance policière. Parallèlement, le siège de deux ministères par les manifestants se poursuit.
"Nous n'utiliserons pas la violence", a insisté Yingluck à son arrivée au Parlement, appelant les manifestants à quitter les ministères.
Les entrées du parlement étaient renforcées par d'imposants blocs de béton et toute circulation bloquée dans le quartier, a constaté un photographe de l'AFP. Mais les manifestants restaient concentrés aux alentours et dans les ministères des Affaires étrangères et des Finances, qu'ils occupent depuis la veille.
Suthep Thaugsuban, figure du Parti démocrate, principal parti d'opposition, et meneur des manifestants, a menacé de s'emparer d'autres bâtiments officiels dès ce mardi.
Mais la chaîne pro-opposition Blue Sky, qui retransmet en direct les manifestations, le montrait en train de lire des journaux au ministère des Finances. Des manifestants venaient s'asseoir à côté de lui pour prendre des photos souvenirs, dans une apparente ambiance bon enfant.
La situation était néanmoins tendue à Bangkok, alors que ces mouvements de rue sont les plus importants depuis la crise de 2010 et qu'une loi de sécurité spéciale a été étendue lundi soir à toute la capitale.
L'Internal Security Act (ISA) renforce les pouvoirs des forces de l'ordre, qui peuvent imposer un couvre-feu, interdire les rassemblements et mener des fouilles plus aisément. "Nous avons dit aux manifestants que depuis que l'ISA est en place à travers Bangkok, ils violent la loi en restant dans les ministères", a déclaré le chef du Conseil de sécurité nationale Paradorn Pattanatabut.
Au coeur de la colère des manifestants: une loi d'amnistie, spécialement taillée selon eux pour l'ancien Premier ministre en exil, Thaksin Shinawatra, frère de Yingluck, qui reste au coeur de la politique du royaume.