L'armée sud-soudanaise préparait lundi une offensive contre les forces rebelles de l'ancien vice-président Riek Machar. En dépit d'intenses efforts diplomatiques internationaux, le pays glisse toujours plus vers la guerre civile.
Une réunion d'urgence du Conseil de sécurité à New York, entamée lundi soir, examine la demande formulée par le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon. Ce dernier veut renforcer les capacités militaires, policières et logistiques de la Mission de l'ONU au Soudan du Sud (Minuss).
Dans un courrier, il leur demande d'envoyer 5500 soldats et 423 policiers supplémentaires au Soudan du Sud pour renforcer la Mission de l'ONU sur place. La Minuss compte actuellement près de 7000 soldats, ce qui porterait ses effectifs militaires à près de 12'000.
Elle compte aussi à l'heure actuelle près de 700 policiers et 2000 employés civils. Les renforts seraient prélevés sur d'autres missions de l'ONU en Afrique: République démocratique du Congo, Côte d'Ivoire, Darfour, Abyei et Liberia.
Le Conseil de sécurité devrait se prononcer mardi, a indiqué l'ambassadeur français Gérard Araud qui préside le Conseil.
A la suite des combats et de violences interethniques dans plusieurs Etats du Soudan du Sud, près de 45'000 civils sud-soudanais se sont placés sous la protection de la Minuss dans des camps et bases de l'ONU dans le pays. Deux Casques bleus indiens ont été tués dans l'attaque d'une de ces bases jeudi dernier à Akobo (Etat de Jonglei).
Le Soudan du Sud est en proie à d'intenses combats depuis que le président Salva Kiir a accusé son ancien vice-président, limogé en juillet, de tentative de coup d'Etat il y a une semaine. Riek Machar dément, accusant Salva Kiir de vouloir éliminer ses rivaux.
A Juba, l'émissaire américain pour le Soudan et le Soudan du Sud, Donald Booth, a déclaré lundi soir: "Le président Kiir a pris devant moi l'engagement selon lequel il était prêt à commencer des pourparlers, sans conditions préalables, avec Riek Machar afin de mettre un terme à la crise".
Quant à l'ex-vice président, il a jusque-là fait savoir qu'il n'était prêt qu'à négocier un départ du président.