Les membres du Conseil de sécurité de l'ONU réfléchissent à l'opportunité d'une résolution sur l'humanitaire en Syrie, d'après plusieurs diplomates. Le texte permettrait des livraisons d'aide transfrontalières en quatre points de Syrie sans l'autorisation du gouvernement de Damas.
Les quinze membres du Conseil de sécurité s'étaient prononcés à l'unanimité en février sur une résolution demandant un accès humanitaire rapide, sûr et sans entraves vers la Syrie où la guerre civile a fait plus de 150'000 morts. Le secrétaire général adjoint, Kyung-wha Kang, a informé les pays membres que cette résolution n'avait pas eu d'impact significatif pour les populations locales.
Environ 9,3 millions de personnes ont besoin d'une aide humanitaire et 2,5 millions ont fui leur domicile, selon les statistiques des Nations unies. L'Australie, le Luxembourg et la Jordanie ont rédigé un projet de résolution qui autoriserait la livraison d'aide en des points précis de Syrie à partir de la Turquie, de l'Irak et de la Jordanie.
"Quatre-vingt-dix pour cent de l'aide va vers des zones contrôlées par le gouvernement. Elle n'atteint pas les Syriens qui se trouvent dans des zones contrôlées par l'opposition", a dit l'ambassadeur australien Gary Quinlan.
La résolution mentionnerait des "mesures" en cas de non-respect et tomberait sous le chapitre 7 de la charte de l'Onu. Cela lui donnerait un caractère obligatoire et exécutoire dont la mise en oeuvre peut impliquer une action militaire ou des sanctions économiques.
Le texte adopté en février n'avait pas de caractère exécutoire. La Russie, soutenue par la Chine, a opposé à quatre reprises son veto contre des résolutions menaçant de sanctions le président Bachar al Assad. Elle s'est notamment opposée à ce que l'Onu autorise la saisine de la Cour pénale internationale (CPI) afin d'ouvrir une éventuelle procédure pour crimes de guerre.
Par ailleurs, l'Union européenne a annoncé jeudi qu'elle allait prolonger jusqu'au 1er juin 2015 le régime de sanctions contre la Syrie, qui comprend notamment un embargo sur le pétrole et le gel d'avoirs de proches du régime de Bachar al-Assad. La décision a été publiée jeudi au Journal officiel de l'UE.
Ces mesures concernent désormais 179 personnes et 53 sociétés ou administrations.