L'Iran dénonce la décision américaine d'étoffer la liste noire

L'Iran a interrompu ses négociations avec les grandes puissances pour dénoncer la décision des Etats-Unis d'étoffer sa liste noire des entreprises soupçonnées de violer les sanctions américaines contre Téhéran. Le négociateur iranien a qualité ce geste de "contraire à l'esprit" de l'accord de Genève.

"Nous examinons la situation et nous aurons une réaction appropriée", a-t-il commenté, au lendemain de l'interruption à Vienne des négociations techniques sur l'application de l'accord.

Les négociations qui duraient depuis lundi à Vienne entre l'équipe d'experts iraniens et les réprésentants des 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) ont été arrêtées en raison des "nouvelles sanctions américaines" et "du manque d'implication des Américains dans l'accord" de Genève.

En application de sanctions existantes, les Etats-Unis ont annoncé avoir ajouté à leur liste noire une dizaine d'entreprises et d'individus, en majorité iraniens, soupçonnés de commercer illégalement avec l'Iran.

Ces sociétés et dirigeants verront leurs éventuels avoirs aux Etats-Unis gelés, et toute société américaine ou faisant des affaires aux Etats-Unis a désormais interdiction de commercer avec eux.

Nouvelles discussions nécessaires

L'accord de Genève "n'interfère pas et n'interférera pas avec nos efforts sans relâche destinés à démasquer et atteindre tous ceux qui soutiennent le programme nucléaire de l'Iran ou qui cherchent à contourner les sanctions", a averti David Cohen, sous-secrétaire au Trésor en charge de la lutte anti-terroriste.

Avant la fin de la réunion, l'Union européenne (UE) avait affirmé que la poursuite du travail était "nécessaire" après quatre jours de discussions. "Des consultations auront lieu dans les capitales, en espérant que les négociations techniques reprendront bientôt", avait expliqué Michael Mann, porte-parole de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton.

Les discussions "longues et détaillées" menées à Vienne "reflètent la complexité des questions techniques" liées à l'application de l'accord de Genève, a-t-il fait valoir.

/ATS


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