Jérusalem a connu mercredi une de ses pires flambées de violence récentes. Une attaque à la voiture-bélier a fait un mort, tandis que des heurts ont éclaté notamment sur l'esplanade des Mosquées. La tension restait vive aux abords de la vieille ville.
Un policier israélien a été tué et une dizaine de personnes blessées quand un Palestinien a percuté avec son véhicule des piétons. L'attaque s'est produite sur une artère séparant Jérusalem-Ouest et Jérusalem-Est, la partie palestinienne de la Ville sainte occupée et annexée par Israël.
Le conducteur a été abattu par les policiers après être sorti de son véhicule pour s'en prendre aux passants avec une barre de fer. Le même mode opératoire avait été utilisé lors d'une attaque perpétrée il y a deux semaines.
L'auteur de l'attaque a été identifié comme un Palestinien du camp de réfugiés de Chouafat, un des quartiers de Jérusalem-Est théâtre depuis quelques mois de tensions. Sans revendiquer explicitement l'attentat, l'organisation islamiste Hamas s'en est félicitée, assurant que son auteur était un de ses membres.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a vu dans cette attaque "la conséquence directe des agissements d'Abou Mazen (le président palestinien Mahmoud Abbas) et de ses partenaires du Hamas qui excitent les esprits", a-t-il dit.
Avant cet incident, jeunes Palestiniens et policiers israéliens se sont violemment affrontés sur l'esplanade des Mosquées, où se trouvaient une centaine d'extrémistes juifs réclamant le droit de prier sur le troisième lieu saint de l'islam.
Des Palestiniens s'étaient retranchés dans la nuit sur l'esplanade. Quand la porte des Maghrébins par laquelle passent les non musulmans s'est ouverte, des manifestants masqués ont lancé des pierres et des pétards sur les policiers israéliens venus pour protéger le groupe, toujours selon la police.
Les forces de l'ordre ont pénétré sur l'esplanade et repoussé les Palestiniens à l'intérieur de la mosquée Al-Aqsa, selon des témoins. Fait exceptionnel, les policiers sont entrés dans la très vénérée mosquée.
Dans le climat acrimonieux qui règne à Jérusalem-Est, cette incursion a été ressentie comme une grave provocation. Jamais ils n'avaient poussé aussi loin dans l'édifice, a indiqué le gouverneur de Jérusalem-Est. Dans l'édifice, des tapis calcinés témoignaient de débuts d'incendies provoqués par les grenades lancées par les policiers.
Après une accalmie mercredi en fin de matinée, des incidents ont à nouveau opposé Palestiniens et policiers israéliens aux abords de la vieille ville, ainsi que dans le camp de Chouafat et dans les quartiers d'Issaouiya et al-Tor.
Egalement sacrée pour les juifs, l'esplanade est sous le régime d'un statu quo qui prévoit que les Hébreux ne peuvent y prier. Au cours des derniers mois cependant, des activistes juifs se sont faits plus bruyants pour obtenir ce droit.