Israël va construire 1500 logements dans le quartier de colonisation de Ramat Shlomo à Jérusalem-Est, a affirmé la radio militaire israélienne dans la nuit de mardi à mercredi. Cette annonce survient juste après la libération par Israël de 26 prisonniers palestiniens dans le cadre des négociations de paix relancées sous l'égide des Etats-Unis.
Selon la radio de l'armée, la décision de construire à Ramat Shlomo a été approuvée par le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le ministre de l'Intérieur Gidéon Saar.
Elle était attendue, les médias israéliens ayant déjà révélé que M. Netanyahu accompagnerait la libération du deuxième contingent de prisonniers palestiniens d'une autorisation de construction de centaines de logements dans les colonies pour amadouer les durs de sa majorité.
La semaine dernière, un haut responsable gouvernemental israélien avait en effet affirmé jeudi sous le couvert de l'anonymat qu'Israël allait "continuer dans les prochains mois à annoncer des constructions dans les blocs de colonies et à Jérusalem", assurant que "les Américains et les Palestiniens étaient au courant à l'avance de cet arrangement".
"A l'encontre de tous les engagements pris"
Les dirigeants palestiniens ont depuis véhémentement nié avoir accepté la construction de nouveaux logements dans les colonies juives en échange de la libération des prisonniers.
"Créer un lien entre la libération d'un nouveau groupe de prisonniers et l'annonce de milliers de logements dans les colonies va à l'encontre de tous les engagements pris avant les négociations", avait déclaré le négociateur Yasser Abed Rabbo, secrétaire général du Comité exécutif de l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP).
Les négociateurs palestiniens affirment que la poursuite de la colonisation, qui avait déjà causé l'interruption des précédents pourparlers en septembre 2010, "détruit le processus de paix".
En mars 2010, l'annonce par Israël de la construction de 1600 logements à Ramat Shlomo - un quartier de colonisation situé dans le secteur oriental de Jérusalem, peuplé en majorité d'Arabes et annexé par Israël en 1967 - en pleine visite du vice-président américain Joe Biden avait déclenché un sérieux coup de froid dans les relations américano-israéliennes et la colère des Palestiniens.