Après une trêve de sept heures, Israël a repris lundi ses raids sur la bande de Gaza. Pour la première fois en trois ans, Jérusalem a été le théâtre d'un attentat mortel, perpétré par un jeune Palestinien. Des violences ont alors éclaté dans plusieurs quartiers de cette ville.
La trêve avait été décidée par Jérusalem quelques heures après le bombardement par l'armée israélienne d'une école gérée par l'Onu à Rafah qui avait fait dix morts dimanche. Elle était censée permettre l'acheminement d'une aide humanitaire dans la bande de Gaza.
Palestiniens et Israéliens se sont mutuellement accusés d'avoir rompu la trêve. Les autorités de Gaza ont accusé l'armée israélienne d'avoir bombardé un camp de réfugiés de la ville de Gaza, tuant une fillette et blessant 29 personnes. Israël se justifiait en annonçant que quatre roquettes au moins avaient été tirées sur son territoire à partir de Gaza, sans faire de victimes ni de dégâts.
Les tensions ont rejailli à Jérusalem, théâtre de son premier attentat mortel en plus de trois ans. Un jeune Palestinien à bord d'une pelleteuse a percuté et retourné un bus vide en milieu de journée, tuant un jeune Juif orthodoxe et blessant cinq autres personnes. L'agresseur a été abattu par la police israélienne qui parle d'acte "terroriste".
Aussitôt après, alors que le corps de l'assaillant gisait encore sur les lieux, des dizaines d'Israéliens se sont rués au cri de "Mort aux Arabes" sur des voitures de Palestiniens. L'attentat a été perpétré dans un secteur à la limite entre Jérusalem-Ouest et la partie orientale et majoritairement arabe de la ville.
Quelques heures plus tard, un homme a ouvert le feu sur un soldat et l'a touché au ventre avant de prendre la fuite sur une moto garée à proximité. Cet incident s'est produit près de l'université hébraïque de Jérusalem.
"Nous soupçonnons très fortement qu'il s'agisse d'une attaque terroriste", a dit Yossi Parienti à l'antenne de Channel 2. Ces deux incidents n'ont fait l'objet d'aucune revendication.
Selon la porte-parole de la police, le conducteur de la pelleteuse était un Palestinien du quartier de Jabal Moukaber, dans Jérusalem-Est, au casier judiciaire vierge. "C'est pour cette raison que la police pense qu'il a pu agir pour des motivations nationalistes", a-t-elle expliqué.
Porte-parole du Hamas, le mouvement islamiste qui contrôle la bande de Gaza, Fawzi Baroum a qualifié l'attaque à la pelleteuse d'"acte de résistance courageux". Il a appelé à "l'escalade dans la résistance partout en Palestine".
Plus tôt dans la journée, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a assuré dans un communiqué que l'offensive sur la bande de Gaza se poursuivrait jusqu'au "rétablissement de la sécurité" pour les Israéliens, faisant fi des appels internationaux au cessez-le-feu.