Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a ordonné l'arrêt des contacts à haut niveau avec les Palestiniens sur les questions ne relevant pas de la sécurité. Cette mesure fait suite à la demande d'adhésion palestinienne à quinze traités internationaux, et aux critiques américaines à l'égard d'Israël.
Les restrictions ne concernent toutefois ni la ministre de la Justice israélienne Tzipi Livni, chef de délégation aux pourparlers de paix, ni les responsables en charge de la sécurité et de la défense. Les négociations de paix entre Palestiniens et Israéliens, sous médiation américaine, sont au point mort. Il doit être décidé de leur éventuelle poursuite avant le 29 avril.
Une source gouvernementale palestinienne a indiqué à l'AFP qu'il pourrait s'agir d'un début de gel du transfert des taxes collectées par Israël pour le compte de l'Autorité palestinienne. En effet, l'essentiel des rencontres entre les ministres des Finances porte sur ces taxes qui servent à payer les fonctionnaires palestiniens.
Le ministre palestinien du Travail Ahmad Majdalani a cependant minimisé la portée de cette décision, car "dans les faits, il n'y a pas de rencontres organisées entre ministres palestiniens et israéliens, à part entre ministres des Finances". Il a souligné que "90% des affaires quotidiennes se traitent avec l'administration militaire israélienne".
Ces mesures de rétorsion ont été annoncées par les Israéliens après que le président Mahmoud Abbas a signé le 1er avril des demandes d'adhésion de la Palestine à quinze conventions et traités internationaux. Cela malgré une promesse faite à Israël de ne pas entreprendre d'initiative dans ce sens.
Cependant, Israël n'a pas respecté sa partie du contrat conclu en juillet sous l'égide du secrétaire d'Etat américain John Kerry, soit la libération d'un quatrième et dernier contingent de 104 prisonniers incarcérés avant les accords d'Oslo de 1993. L'Etat hébreu a au contraire exigé la prolongation des négociations au-delà du 29 avril.
Mardi, John Kerry a critiqué les deux parties pour leurs récentes décisions "qui ne contribuent pas" à la poursuite du dialogue. Il s'en est pris à Israël, en particulier la récente annonce de 700 logements de colonisation à Jérusalem.