Les violences en Irak ont fait plus de 26'000 victimes depuis le début de l'année, dont 9347 morts et 17'386 blessés, selon un rapport de l'ONU publié jeudi. L'organisation dénonce "un nombre impressionnant" d'abus commis par l'Etat islamique, pouvant constituer des crimes de guerre et contre l'humanité.
Plus de la moitié des 26'733 victimes identifiées de janvier à septembre l'ont été depuis que l'EI a lancé son offensive dans le nord de l'Irak, au-delà de la province d'Anbar, ont précisé le Haut Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme et la Mission d'assistance des Nations Unies en Irak (MANUI).
Enter le 1er juin et le 31 août, l'ONU a recensé au moins 11'159 victimes civiles, dont 4692 morts. Le nombre réel pourrait être beaucoup plus élevé, des centaines d'allégations n'ayant pas pu être vérifiées.
"Ce rapport est terrifiant", a commenté le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en Irak Nickolay Mladenov, cité dans un communiqué. Il a lancé un appel à l'unité des dirigeants irakiens pour reprendre le contrôle des zones occupées par l'EI et entamer des réformes.
"L'ampleur des violations perpétrées par l'EI et les groupes armés associés est stupéfiante et beaucoup de ces actes peuvent constituer des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité", a déclaré le Haut Commissaire aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein. Le Jordanien a invité les autorités de Bagdad à accepter la juridiction de la Cour pénale internationale (CPI).
Le bilan n'inclut pas les victimes indirectes du conflit, causées par le manque d'accès à l'eau, à la nourriture ou à des médicaments. A fin août, environ 1,8 million d'Irakiens étaient déplacés par les violences, dont 800'000 dans le Kurdistan irakien.
Les violations "systématiques et à large échelle" commises par l'EI comprennent "des attaques directes contre les civils et les infrastructures civiles, des exécutions, des enlèvements, des viols et autres formes de violences sexuelles et physiques commises contre des femmes et des enfants, le recrutement forcé d'enfants, la destruction de lieux de culte ou d'édifices culturels, des pillages", selon le rapport.