Les rebelles sunnites irakiens qui marchent sur Bagdad ont conquis de nouveaux territoires. Mais le Premier ministre chiite Nouri al-Maliki rejette l'idée d'un gouvernement de salut national susceptible de faire face à l'insurrection.
La présidence irakienne a convoqué le Parlement en session inaugurale le 1er juillet, ce qui déclenche formellement la procédure de formation d'un nouveau cabinet.
Face à l'offensive des jihadistes sunnites de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), les appels se multiplient aussi bien en Irak que dans la communauté internationale en faveur de la formation rapide d'un gouvernement après les élections du 30 avril, remportées par le parti Etat de droit de Maliki, sans majorité suffisante pour gouverner sans alliés.
Le président de la région autonome du Kurdistan irakien Massoud Barzani s'est rendu à Kirkouk, qu'il visitait pour la première fois depuis sa prise de contrôle par les forces kurdes le 12 juin. Celles-ci s'étaient emparées de cette ville multiethnique et riche en pétrole devant le retrait de l'armée de Kirkouk, au nord, et de crainte d'un assaut des insurgés.
Ces dernières feront tout pour défendre Kirkouk, a-t-il déclaré lors d'une réunion dans cette ville disputée entre la région autonome du Kurdistan et le gouvernement central.
Selon un responsable de la sécurité présent dans l'ancien fief de Saddam Hussein, des combats se déroulaient dans le complexe universitaire de Tikrit, où trois hélicoptères de l'armée de l'air irakienne ont atterri. Un raid nocturne de l'aviation irakienne sur le sud de Mossoul a également fait un mort et six blessés, ont rapporté les services de sécurité irakiens.
De leur côté, les rebelles se sont emparés dans la nuit de la ville de Mansouriyat al-Jjabal, qui abrite quatre gisements gaziers, et se trouve à une heure de route de Bagdad.
Le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague en visite à Bagdad a pressé les dirigeants irakiens, comme les Etats-Unis deux jours plus tôt, de mettre de côté leurs différends confessionnels et politiques et de gouverner d'une seule main pour mettre en échec les insurgés.
Ces derniers ont déclenché le 9 juin une offensive fulgurante, prenant le contrôle de larges pans de territoires dans cinq provinces au nord et à l'ouest de Bagdad, et faisant plus d'un millier de morts et des centaines de milliers de déplacés.
L'imam chiite Moktada al-Sadr, un adversaire de M. Maliki, avait réclamé mercredi, lui aussi, la formation d'un gouvernement "avec des personnalités de tous bords, sans quotas religieux".