Hong Kong: les fondateurs d'Occupy Central se rendent à la police

Les fondateurs du mouvement prodémocratie à Hong Kong se sont rendus à la police mercredi. Cette reddition symbolique fait suite à leur appel à une fin des manifestations ainsi qu'à une participation au débat sur les réformes politiques.

Benny Tai, Chan Kin-man et Chu Yiu-ming, fondateurs d'Occupy Central, mouvement créé au début de l'année dernière et qui avait le premier avancé l'idée d'occuper la rue, préconisent dorénavant un virage stratégique vers une action plus politique.

Escortés par des dizaines de supporteurs armés de parapluies jaunes, emblème du mouvement hongkongais, ils sont entrés dans un commissariat du centre pour se constituer prisonniers pour "participation à une réunion non autorisée". Ils en sont toutefois rapidement sortis.

Pas de mandat d'arrêt

Il n'existe aucun mandat d'arrêt à leur encontre mais le gouvernement local comme les autorités chinoises n'ont cessé de répéter que le mouvement était illégal. "Nous n'avons pas été arrêtés, nous sommes autorisés à partir en jouissant pleinement de notre liberté", a déclaré aussitôt Benny Tai.

"Je ne pense pas que cela conclut l'affaire pour autant. Nous serons peut-être arrêtés plus tard et poursuivis pour des infractions plus graves", a-t-il ajouté.

Le cardinal Joseph Zen, 82 ans, ancien chef de l'Eglise catholique de Hong Kong et bruyant contempteur du Parti communiste chinois, s'était lui aussi constitué prisonnier. Des dizaines de militants faisaient la queue devant la station de police pour l'imiter.

Crise à un tournant

Après plus de deux mois d'occupation de plusieurs quartiers de l'ex-colonie britannique passée sous tutelle chinoise, le mouvement n'a obtenu aucun résultat concret. Il est partagé entre ceux qui veulent radicaliser l'action et ceux qui voudraient changer de forme de lutte.

De l'avis des spécialistes, le mouvement est à un tournant depuis les heurts ayant opposé manifestants et policiers dimanche dernier. Ces affrontements sont les plus graves depuis que les protestataires sont descendus par dizaines de milliers dans les rues fin septembre pour réclamer l'instauration d'un véritable suffrage universel.

/ATS


Actualisé le

 

Actualités suivantes