François Fillon, candidat à la primaire de l'UMP pour la présidentielle de 2017, s'est affiché en "homme libre" face à Nicolas Sarkozy, désormais officiellement relancé à la conquête du pouvoir perdu en 2012. Alain Juppé a, lui, estimé qu'il irait jusqu'au bout, alors que Nicolas Sarkozy devait s'exprimer en soirée à la télévision française.
Dans un discours devant ses partisans réunis à Domont, dans le Val d'Oise, M. Fillon s'est abstenu de prononcer le nom de l'ex-chef de l'Etat, dont il a été cinq ans durant le Premier ministre. Mais il y a fait allusion. "Je n'ai pas le culte des sauveurs mais le culte des idées", a-t-il déclaré.
"Aujourd'hui, la question n'est pas de savoir qui peut battre (le président socialiste) François Hollande - a priori tout le monde", a-t-il poursuivi. "La question est comment rassembler les Français et, surtout, pour quoi faire?", a poursuivi l'ex-Premier ministre.
Comme Alain Juppé, membre comme lui de la direction collégiale provisoire de l'UMP, François Fillon a assuré qu'il ne prendrait pas parti dans l'élection du futur président du mouvement, un poste brigué par Nicolas Sarkozy et sept autres candidats.
"Mon rôle au sein de la direction collégiale me commande de ne pas prendre parti, de rester au-dessus de cette compétition interne. Je ne donne aucune instruction", a-t-il dit. Il a précisé vouloir rencontrer tous les candidats pour connaître leurs projets, leurs valeurs et leurs objectifs.
"Quant à moi, je vais assumer jusqu'au bout la mission de la direction collégiale. Et puis j'agirai en homme libre, parce que notre mouvement a besoin de débats pour se réinventer."
Pour le reste, François Fillon a consacré son discours à une critique en règle de François Hollande, de son gouvernement et de sa politique et à sa propre vision de l'avenir de la France.
Alain Juppé a de son côté jugé que le match avec Nicolas Sarkozy était lancé. Dans l'émission "Le Grand Rendez-vous" sur Europe 1 et i<Télé, le maire de Bordeaux a déclaré: "Je sais bien qu'aujourd'hui le match a commencé et que le tacle commence. On essaie de faire croire que je n'irai pas jusqu'au bout (...). L'intox a commencé", a-t-il dit.
L'ex-ministre français des Affaires étrangères a assuré qu'il était décidé à briguer l'investiture de la droite: "Je ne suis pas une girouette", a-t-il déclaré. "Je vais aller jusqu'au bout (...). Si je suis candidat à la primaire, c'est pour la gagner", a-t-il ajouté.