Alors que le manque de coordination entre les Etats-Unis et la Turquie continue, de violents combats ont à nouveau opposé lundi jihadistes et combattants kurdes à 1 km de la frontière turco-syrienne et aux portes de la ville de Kobané. Washington maintient sa pression sur Ankara pour utiliser ses bases aériennes, en vain pour l'instant.
Les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) ont lancé une offensive dans les faubourgs de Kobané (Aïn al-Arab en arabe), à moins d'un kilomètre des barbelés qui séparent la Turquie de la Syrie, a constaté un journaliste de l'AFP présent à la frontière turque.
Ce secteur du poste-frontière de Mursitpinar est celui emprunté tous les jours par les civils kurdes qui fuient les combats et par des combattants kurdes évacués pour y être soignés dans les hôpitaux de la ville turque de Suruç.
Un attentat suicide à l'aide d'un camion piégé a en outre été perpétré le même jour par un kamikaze de l'EI dans ce secteur nord, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), sans être en mesure de donner un bilan. Deux Kurdes auraient été blessé, selon un témoin cité par Reuters.
Dans la ville même de Kobané, les combattants kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) ont cherché à reprendre du terrain perdu ces derniers jours face à l'EI, qui les avait délogés vendredi de leur QG. Ils leur ont repris deux positions, dans le sud de la ville.
Au niveau diplomatique, une certaine confusion a été créée par des déclarations contradictoires de Washington et Ankara sur la signature d'un accord sur l'utilisation de bases aériennes turques par les avions américains effectuant des raids en Syrie et en Irak.
Un responsable américain avait indiqué dimanche que les Etats-Unis pourraient utiliser la grande base d'Incirlik (sud), où 1500 Américains sont stationnés. Mais une source gouvernementale à Ankara a affirmé lundi qu'un tel accord n'avait pas été signé. "Les négociations se poursuivent", a-t-elle précisé.