Trois journalistes de l'ex-tabloïd britannique "News of the World" ont plaidé coupable d'écoutes téléphoniques illégales, a-t-on appris mercredi lors du procès qui s'est ouvert en début de semaine. Il s'agit des premiers aveux de la part des journalistes de l'ancien titre du groupe de News Corp.
Rebekah Brooks et Andy Coulson, respectivement amie et ancien responsable de la communication du Premier ministre David Cameron, sont les principaux accusés dans l'affaire des écoutes imputées entre autres à "News of the World", fermé en juillet 2011 après 168 années d'existence.
La cour criminelle d'Old Bailey, à Londres, où se tient le procès, a été informée que Neville Thurlbeck, ancien correspondant en chef, James Weatherup, ex-rédacteur en chef adjoint, et Greg Miskiw, ancien rédacteur en chef, avaient plaidé coupable de complot en vue d'intercepter des communications, lors de précédentes audiences.
Ces aveux sont les premiers émanant de journalistes de "News of the World" depuis l'ouverture d'une enquête de police en 2011, à la suite d'allégations selon lesquelles la rédaction du tabloïd avait espionné des célébrités, des responsables politiques et des victimes de faits divers.
Au cours de l'audience de mercredi, le procureur Andrew Edis a par ailleurs accusé Rebekah Brooks et Andy Coulson, qui ont tous deux dirigé la rédaction de "News of the World", et pour la première celle du "Sun", un autre titre du groupe News Corp , d'avoir supervisé l'ensemble du système d'écoutes.
Selon l'accusation, ils ont également approuvé des actes de corruption, dont le versement par Rebekah Brooks de près de 40'000 livres (58'000 francs) à un ancien cadre du ministère de la Défense.
"Il y a eu des écoutes téléphoniques, et elles ont été nombreuses", a dit le procureur Edis. "Puisqu'ils étaient si haut placés, ils laissaient manifestement cela se produire. Ils tenaient les cordons de la bourse." Rebekah Brooks et Andy Coulson rejettent les accusations à leur encontre.