Des membres présumés de Boko Haram ont saccagé samedi tuant au moins dix personnes, ont déclaré des habitants et des responsables. Vendredi, ce sont dix villageois au moins qui ont été assassinés par le groupe islamiste dans l'assaut de cinq autres hameaux de la même région.
"Nous avons ramassé dix corps avec des blessures par balles" dans la brousse près des villages de Kwaranglum et Tsaha, a déclaré samedi Enoch Mark, un pasteur de Chibock, à une dizaine de kilomètres du lieu des violences.
"Plusieurs (autres) personnes ont été tuées dans les attaques selon les récits d'habitants qui ont fui jusqu'à Chibok, mais nous devons encore attendre que les choses se calment pour aller dans les villages et retrouver les corps", a-t-il ajouté.
Selon des témoins, des hommes armés revêtus d'uniformes militaires ont donné l'assaut à samedi matin, incendiant totalement les deux villages et poursuivant les villageois dans la brousse pour les abattre. Daniel Haruna, un habitant qui a réussi à gagner Chibok, a raconté que les assaillants étaient arrivés à Kwaranglum en véhicules tout terrain et en moto en début de matinée, ouvrant le feu sans distinction.
Scandant "Allahou Akbar" (Dieu est le plus grand), ils ont ouvert le feu sur les villageois et incendié des maisons, faisant "beaucoup" de morts, selon un habitant interrogé par Reuters.
Les attaques se sont prolongées pendant neuf heures et n'ont cessé qu'avec l'intervention d'un appareil de l'armée nigériane qui a largué des bombes sur les insurgés.
Vendredi, dix personnes ont été tuées lors de raids lancés également par des membres présumés de Boko Haram. Des groupes de miliciens déguisés en militaires ont attaqué les villages d'Imirsa, de Shuwari, d'Yaza, d'Humabza et d'Anguwar Shuwa, incendiant les habitations et pillant les stocks de nourriture.
Quelque 15'000 personnes ont fui leur maison et se sont réfugiées à Gulak, où siègent les autorités locales.