La présidente brésilienne Dilma Rousseff a prononcé jeudi son discours d'investiture pour son second mandat. Elle s'est engagée à relancer la croissance, opérer des ajustements budgétaires tout en préservant les programmes sociaux, et à lutter contre la corruption.
"Plus que personne, je sais que le Brésil a besoin de retrouver la croissance. Les premiers pas sur cette voie passent par un ajustement des comptes publics, une augmentation de l'épargne, une hausse de la croissance et une meilleure productivité de l'économie", a déclaré la présidente devant le Parlement et 27 chefs d'Etat et de gouvernement étrangers qui avaient fait le déplacement.
"Nous ferons cela sans le moindre sacrifice de la population, surtout des plus nécessiteux", a souligné Mme Rousseff qui doit prononcer un second discours au siège du palais présidentiel, le Planalto.
Pendant son premier mandat, où la priorité avait été donnée au social, la croissance du PIB s'est détériorée en passant de 7,5% en 2010 à une prévision proche de zéro cette année. L'inflation a, elle, dépassé le plafond de tolérance en novembre, à 6,56%.
La présidente, 67 ans, prend ses fonctions en plein scandale de corruption au sein de la compagnie publique pétrolière Petrobras, entreprise phare du pays. Mme Rousseff s'est aussi engagée, une nouvelle fois, à lutter contre la corruption.
"Le peuple brésilien veut plus de transparence et plus de lutte contre tous les types de délits, en particulier la corruption, et veut que la justice s'applique à tous. Je n'ai pas peur d'affronter ces défis", a-t-elle déclaré. Elle a promis d'enquêter "avec rigueur" sur le scandale qui a éclaté peu avant sa réélection.
L'opération policière "Lavage rapide" a montré que le réseau de corruption a blanchi près de 4 milliards de dollars en dix ans. Petrobras fait face à des plaintes d'investisseurs internationaux et les agences de notation pourraient abaisser sa note, de quoi porter un sérieux coup aux plans d'investissements.