Au Nigeria, opposition et parti au pouvoir ont choisi leurs candidats pour la présidentielle du 14 février 2015: Muhammadu Buhari affrontera le président sortant Goodluck Jonathan. Le vainqueur devra éradiquer une violence endémique qui a frappé jeudi la ville de Jos: 40 personnes y ont été tuées.
Deux bombes ont explosé près d'une station d'autobus dans cette ville située dans l'Etat du Plateau, au centre du Nigeria. Une première explosion s'est produite à 18h30 (heure locale) pour une raison inconnue, suivie par une autre quelques instants plus tard.
"J'ai vu un éclair de lumière et j'ai entendu une forte détonation. Après il y avait des débris partout et des corps mutilés", a raconté Tank Mohammed. Il a précisé que les explosions se sont produites dans le quartier commerçant de Terminus.
Un journaliste de Reuters sur place a dénombré onze cadavres sur un site et 29 sur un autre. Un attentat à la bombe perpétré à Jos au mois de mai avait fait 118 morts. L'attaque portait la marque du groupe islamiste Boko Haram qui mène depuis cinq ans une campagne d'insurrection dans le nord-est du Nigeria.
Mercredi, quatre personnes au moins ont été tuées dans un attentat-suicide commis par deux femmes sur un marché de Kano, la deuxième plus grande ville du Nigeria. La police a arrêté une fillette de 13 ans, munie d'une ceinture d'explosifs, peu après ce double attentat-suicide.
Des membres présumés de Boko Haram ont attaqué mercredi une ville isolée du nord-est, tuant 11 personnes, ont indiqué un responsable local et un témoin. Le raid a frappé la ville de Gajiganna, dans l'Etat de Borno, l'un des plus durement touchés par l'insurrection islamiste.
L'insécurité gagne du terrain et rien n'indique que les élections présidentielles à venir contribueront à la faire diminuer. Après la victoire de Goodluck Jonathan contre Muhammadu Buhari en 2011 (les mêmes candidats qu'en février prochain), plus de 800 personnes avaient été tuées et 65'000 déplacées lors des émeutes qui avaient duré trois jours dans le nord du pays.
Cette présidentielle est donnée comme la plus disputée depuis la fin du régime militaire en 1999. Goodluck Jonathan, un chrétien du Sud, est très critiqué face au développement des attentats et attaques menés par Boko Haram.
Face à lui, l'ancien général Buhari, âgé de 71 ans, a remporté jeudi les élections primaires du Congrès Progressiste (APC) avec 3430 voix. M. Buhari a promis de rétablir l'ordre s'il est élu à la tête de l'Etat, affirmant que la corruption et l'insécurité seraient ses deux combats prioritaires.