La population assiégée depuis 500 jours de Homs, dans le centre de la Syrie, lance un SOS. Elle a d'urgence besoin d'un corridor humanitaire, a affirmé mercredi à Genève le porte-parole de l'Union des Organisations Syriennes de Secours Médicaux (UOSSM) Tawfik Chamaa.
Sur les 500'000 habitants de la ville, 3000 civils vivent encore dans les faubourgs de Homs, selon un médecin cité par le Dr Chamaa.
"Depuis plus d'un an et demi, 400 familles, surtout des femmes, des enfants et des blessés, sont assiégées dans de terribles conditions par les forces de Bachar al-Assad. Elles n'ont pas accès aux biens élémentaires", a indiqué ce docteur.
"Nous devons boire de l'eau de puits contaminée et nous laver dans des eaux usées. Nous nous nourrissons de feuilles et de riz avarié. Nous n'avons pas de lait pour les enfants. Nous sommes sans électricité depuis 500 jours", a-t-il poursuivi.
Les traitements médicaux sont très rudimentaires, avec des médicaments dont la date a expiré, sans stérilisation. "Les malades meurent d'un sérieux manque de nourriture, de faim et de malnutrition aiguë ou de blessures non soignées", a martelé le docteur de la ville de Homs.
Il demande à l'ONU et aux organisations humanitaires de faire pression sur le régime de Damas pour que de l'aide alimentaire et des médicaments parviennent aux habitants.
"Parti pris" pour Moscou
Dans la partie d'échecs diplomatique qui se joue entre les Etats-Unis et ses alliés d'un côté, et la Russie de l'autre, Moscou a accusé mercredi de "parti pris" les inspecteurs de l'ONU qui ont enquêté sur l'attaque chimique à Damas le 21 août. La Russie affirme avoir reçu du régime syrien des éléments appuyant la thèse d'une provocation des rebelles.
"Sans avoir un tableau complet de ce qui se passe ici, on ne peut considérer les conclusions auxquelles sont parvenus les inspecteurs de l'ONU que comme des conclusions politisées, de parti pris et unilatérales", a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov, cité depuis Damas.