Des milliers de partisans de la Russie se mobilisaient samedi dans les rues des bastions russophones de l'est de l'Ukraine. Les tensions restent par ailleurs vives entre soldats ukrainiens et forces russes qui contrôlent la Crimée, où le Parlement local défie l'autorité de Kiev.
A Donetsk, une foule de plusieurs milliers de manifestants s'est rassemblée dans l'après-midi sur la place Lénine, brandissant des drapeaux de la Russie ou de la "Russie de Kiev", berceau historique des Etats slaves d'Ukraine, de Russie et du Bélarus.
Plusieurs centaines de manifestants ont ensuite pris la direction du siège de l'administration régionale, protégé par des dizaines de policiers.
Donetsk, capitale du Donbass, un bassin minier frontalier de la Russie, a déjà connu plusieurs jours de tensions entre partisans de Moscou et défenseurs de l'unité de l'Ukraine. Les partisans d'un ralliement à Moscou ont occupé pendant trois jours l'administration régionale et avaient hissé le drapeau russe, avant d'être délogés par la police.
A Kharkiv, autre centre industriel de l'Ukraine, plus de 4000 manifestants pro-russes manifestaient également samedi en agitant des drapeaux russes ou du "Bloc russe". Ce mouvement politique pro-russe appartient au "Premier ministre" de la région séparatiste de Crimée, Sergiï Axionov.
Dans la péninsule de Crimée, passée fin février sous le contrôle des forces russes et où le Parlement local a annoncé un référendum le 16 mars prochain pour le rattachement de la région à la Russie, une manifestation a réuni 300 partisans de l'intégrité de l'Ukraine.
Le chiffre peut paraître faible, mais les manifestations anti-séparatistes sont très rares en Crimée. La plupart des manifestants à Simféropol étaient des femmes, sorties "dans la rue avec leurs enfants pour protester contre l'intervention des forces russes en Crimée", selon l'une d'entre elles, Elvina.
Sur le plan politique, le chef de l'extrême droite ukrainienne Dmitro Iaroch, l'un des artisans de la chute de Viktor Ianoukovitch, a annoncé samedi sa candidature à l'élection présidentielle prévue le 25 mai en Ukraine. Le dirigeant du mouvement "Praviy Sektor" ("Secteur droit") est poursuivi par la justice en Russie pour incitation au terrorisme.