Au moins 47 adolescents ont été tués et 79 blessés lundi après un attentat-suicide dans leur collège à Potiskum, dans le nord-est du Nigeria. Il s'agit d'un des pires massacres attribués au groupe islamiste armé Boko Haram, qui affirme lutter contre l'éducation à l'occidentale.
Le président Goodluck Jonathan a condamné ce "meurtre odieux", promettant que son administration mettra la main sur les coupables "quel que soit le temps que ça prendra".
L'explosion s'est produite dans un collège-lycée public de garçons de Potiskum, capitale économique de l'Etat de Yobe. Elle a été "provoquée par un kamikaze", qui a pu se fondre parmi les lycéens en revêtant un uniforme scolaire de l'établissement, a indiqué Emmanuel Ojukwu, le porte-parole de la police nigériane.
Le gouverneur de Yobe, Ibrahim Gaidam, a annoncé la fermeture immédiate de toutes les écoles publiques de la capitale de son Etat jusqu'à nouvel ordre.
Les violences se multiplient dans Potiskum. Cet Etat est l'un des trois placés sous loi martiale depuis un an et demi. Le but de cette mesure est de faire face à l'insurrection sanglante menée par Boko Haram, qui a fait plus de 10'000 morts en cinq ans.
Boko Haram, dont le nom signifie "L'éducation occidentale est péché" en langue haoussa, a déjà mené de nombreuses attaques contre des établissements scolaires qui, estime ce groupe, fournissent une éducation influencée par les valeurs occidentales.
Si en 2010 et 2011, les islamistes s'en prenaient souvent aux écoles quand elles étaient fermées, depuis 2013, les élèves sont de plus en plus visés.
L'attaque de Boko Haram qui a le plus ému, à travers le monde, est celle contre le lycée public pour filles de Chibok, dans l'Etat voisin de Borno, fief historique des islamistes, lors de laquelle 276 adolescentes avaient été enlevées en avril. Plus de six mois plus tard, 219 d'entre elles sont toujours aux mains de leurs ravisseurs.