L'ancien directeur adjoint de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012 a été placé en garde à vue mardi dans l'enquête sur "l'affaire Bygmalion". Ce système présumé de fausses factures à l'UMP était destiné à masquer un surplus de dépenses estimé entre 11 et 17 millions d'euros.
Ex-directeur de cabinet de Jean-François Copé à la tête de l'UMP, Jérôme Lavrilleux est entendu par la police judiciaire. Elu député européen le 25 mai, il ne bénéficie pas pour l'heure de l'immunité parlementaire, censée prendre effet lors de la session inaugurale du Parlement de Strasbourg début juillet.
M. Lavrilleux a admis le 26 mai un montage de fausses facturations à l'UMP afin d'absorber une "dérive" des frais de campagne pour un montant, précisait-il, de l'ordre de 10 à 11 millions d'euros.
Le dépassement s'élèverait même à 17 millions d'euros, selon des documents comptables de la filiale événementielle de Bygmalion, société de communication fondée par deux proches de Jean-François Copé, publiée mardi par Mediapart.
"Il y a eu un engrenage irrésistible d'un train qui file à grande vitesse et les personnes qui auraient dû tirer le signal d'alarme ne l'ont pas fait", avait déclaré Jérôme Lavrilleux sur BFM TV, précisant, sans citer de noms, qu'il n'était pas "le seul dans le wagon".
Guillaume Lambert, chef de cabinet de Nicolas Sarkozy à l'Elysée, fut le directeur de la campagne de 2012, Jérôme Lavrilleux s'occupant de la logistique. Eric Cesari, directeur général des services de l'UMP, veillait également à la gestion de la campagne, notamment. Il a été écarté lundi de son poste par la direction collégiale qui a succédé à Jean-François Copé.