Dans un climat de vive défiance vis-à-vis du gouvernement, le Front national (FN) a réalisé dimanche une spectaculaire poussée au premier tour des élections municipales en France, marqué par une abstention record. La gauche est en recul et la droite arrive elle en tête dans plusieurs villes gérées par le PS, dont Paris.
La droite a recueilli 46,54% des suffrages exprimés, la gauche 37,74%, l'extrême droite 4,65% et l'extrême gauche 0,58%, à l'issue du premier tour des élections municipales dimanche en France, selon des résultats provisoires annoncés dans la soirée par le ministre de l'Intérieur Manuel Valls.
Dans une allocution diffusée en direct à la télévision peu après minuit, M. Valls a déclaré: "à l'heure où je m'exprime, la participation est à 64,13%", un taux en baisse de 2,16% par rapport au dernier scrutin municipal (66,54% en 2008).
Le FN a, semble-t-il, surfé sur cette abstention record et les effets délétères des affaires qui ont secoué la classe politique ces dernières semaines. Il est arrivé en tête dans plusieurs villes du sud - Perpignan, Avignon, Béziers ou Fréjus - et du nord-est - Forbach -. A Hénin-Beaumont, ville symbole du nord historiquement à gauche, le secrétaire général du FN Steeve Briois a même été élu dès le premier tour. "C'était inespéré", a salué Marine Le Pen.
La gauche a subi elle de plein fouet un exécutif au plus bas dans les sondages, François Hollande restant, après deux ans de mandat, le président de plus impopulaire de la Ve République.
"Certains électeurs ont exprimé, par leur abstention ou leur vote, leurs inquiétudes, voire leurs doutes", a reconnu Jean-Marc Ayrault. A l'instar de tous les dirigeants socialistes, le Premier ministre a appelé "les forces démocratiques et républicaines" à faire barrage au FN au second tour.
De son côté, le président de l'UMP Jean-François Copé a appelé les électeurs du FN à reporter leurs voix sur les candidats de son parti au second tour, assurant que "les conditions d'une grande victoire" de la droite sont réunies.
A Paris, contre toute attente, l'ex-ministre UMP Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM) est arrivée légèrement en tête, devant la socialiste Anne Hidalgo, actuelle première adjointe du maire sortant Bertrand Delanoë. Le "peuple de Paris", "libre et rebelle", a "fait mentir tous les pronostics", s'est réjouie "NKM".