Le compte à rebours pour un remaniement du gouvernement grec dirigé par le Premier ministre conservateur Antonis Samaras a commencé samedi. La veille, le petit parti de gauche Dimar a quitté la coalition au pouvoir en raison de son désaccord sur la fermeture de la télévision publique ERT.
M. Samaras s'est engagé à maintenir le cap des réformes après le retrait du Dimar et de ses quatre ministres, qui réduit la majorité parlementaire de la coalition à seulement trois députés.
La perspective de législatives anticipées s'est pourtant dissipée après que les partenaires socialistes de la coalition ont déclaré qu'ils continueraient à soutenir le gouvernement.
"Nous croyons que le gouvernement sera plus solide maintenant", a affirmé un responsable gouvernemental, estimant que la gauche modérée avait souvent "soulevé des questions" qui compliquaient le travail législatif.
Un remaniement qui ferait entrer dans le gouvernement plusieurs socialistes, y compris l'ancien ministre des Finances Evangelos Venizelos lui-même, est attendu d'ici mardi, selon les médias grecs. "Le remaniement est une question de jours, voire de quelques heures", indiquait samedi le quotidien "Ethnos", ajoutant que la "mission" du nouveau gouvernement "sera tout sauf facile".
Mesures drastiques
Athènes doit prendre un certain nombre de mesures impopulaires, notamment des licenciements massifs dans les services publics, des ventes d'actifs publics et éventuellement de nouveaux impôts l'an prochain.
Le détonateur de la crise gouvernementale a été la décision de M. Samaras de fermer la radio-télévision publique ERT le 11 juin, en dépit des avertissements des socialistes du Pasok et de la Gauche démocratique qu'ils ne soutiendraient pas une telle mesure.
"Les bureaux de la compagnie doivent être libérés", déclare une source gouvernementale, "pour avoir accès au service de la paie et pouvoir dédommager les salariés".
Solutions en vue
Le Conseil d'Etat, saisi par le syndicat des employés de l'ERT, a ordonné "un sursis" à la fermeture de la radio-télévision publique et demande une solution provisoire de relance des antennes.
Mais M. Samaras refuse de rétablir l'ERT telle qu'elle existait jusque là, affirmant que l'organisme coûtait trop cher. Il propose d'indemniser les salariés et de créer une nouvelle radio-télévision publique avec un personnel réduit.