Depuis la récente classification de la Banque cantonale de Zurich (BCZ) dans la catégorie des banques présentant un risque systémique ("too big to fail"), les regards se tournent maintenant vers PostFinance et Raiffeisen. Pour cette dernière, le label pourrait représenter un "énorme problème" estime l'expert en droit bancaire Peter V. Kunz.
Peter V. Kunz est convaincu que la Banque nationale suisse (BNS) va prochainement classer cette dernière comme d'importance systémique.
Or, si la coopérative bancaire établie à St-Gall devait rejoindre le groupe des banques trop grandes pour faire faillite, les exigences de l'Etat pourraient comparativement peser davantage pour elle que pour d'autres établissements financiers, a déclaré M. Kunz dans une interview accordée à l'"Ostschweiz am Sonntag".
Si Raiffeisen devait préparer un plan d'urgence, c'est en effet le principe même de son système solidaire qui serait remis en question, estime le professeur de l'Université de Berne. La mise au point d'un tel scénario pourrait placer le patron de la banque Pierin Vincenz devant "un énorme problème", ajoute-t-il.
Les grandes banques comme Credit Suisse ou UBS, organisées en sociétés anonymes, pourraient sans problème se diviser en différentes filiales et s'en détacher en cas de crise, sans que la maison-mère ne soit liée aux éventuelles divisions en faillite.
En revanche, la structure coopérative de Raiffeisen rend une telle séparation pratiquement impossible, explique M. Kunz. "Les 316 filiales sont si fortement imbriquées les unes avec les autres selon un principe mutualiste qu'il serait difficile de les séparer en cas de crise", ajoute le professeur.
Les grandes compagnies d'assurances pourraient également à l'avenir être classifiées comme étant d'importance systémique. Les pays du G20 ont en effet établi une liste d'établissements internationaux pouvant représenter un risque pour le système financier mondial.
Dans le domaine des assurances directes, neuf établissements peuvent être considérés comme d'importance systémique dans le monde, relève le patron sortant de Swiss Life Bruno Pfister dans une interview accordée à la "SonntagsZeitung".