Le groupe Alstom, dont les activités Energie sont convoitées par l'américain General Electric et l'allemand Siemens, a annoncé dimanche soir poursuivre et approfondir "sa réflexion stratégique" jusqu'à mercredi matin. L'entreprise avait tenu un conseil d'administration dans l'après-midi.
Dans un communiqué, Alstom précise qu'il "informera le marché d'ici mercredi matin" du fruit de sa réflexion, et que la cotation du titre à la Bourse de Paris "reste suspendue". Dans la journée, Paris a tenté de défendre les intérêts stratégiques de la France et son souci pour l'emploi dans le dossier Alstom. Au vu de l'intérêt manifesté par l'allemand Siemens, Bercy veut prendre le temps nécessaire à l'examen de ce dossier stratégique.
Le gouvernement français souhaite procéder à un "examen sérieux des propositions" sur la table, a annoncé Bercy. En conséquence, le ministre de l'Economie Arnaud Montebourg a reporté son entrevue avec le patron de General Electric (GE), Jeffrey Immelt.
"Compte tenu des enjeux stratégiques pour l'industrie et l'économie française, le gouvernement n'acceptera pas qu'une décision soit prise, quelle qu'elle soit, dans la précipitation et sans l'instruction conjointe avec les intérêts de la nation des choix alternatifs", a affirmé le ministère.
Le gouvernement français "est prêt à examiner" les projets de GE et Siemens, "deux investisseurs importants" en France, "avec le souci de préserver les intérêts de la base industrielle de la France et à y participer financièrement", a-t-il dit.
Ces discussions devaient porter sur le projet du mastodonte GE (305'000 salariés à travers le monde, 146 milliards de dollars de chiffre d'affaires), de racheter les actifs d'Alstom dans l'énergie.
Mais l'allemand Siemens est venu jouer les trouble-fête. Dimanche, il a annoncé avoir fait part à Alstom "de sa disposition à échanger sur les questions stratégiques soulevées par une coopération future".