Le projet de loi d'application de l'initiative sur les résidences secondaires jouit dans l'ensemble d'un accueil favorable. Les cantons et régions alpins, les entrepreneurs et les propriétaires soutiennent le texte, tout en souhaitant l'adapter en consultation. Les initiants fustigent eux un projet "qui manque de mordant".
Certaines propositions du Conseil fédéral vont "dans la bonne direction", écrit la Conférence gouvernementale des cantons alpins (CGCA). Mais il s'agit de garantir les acquis, les possibilités de développement futures et une mise en oeuvre réalisable pour les régions de montagne.
Les répercussions négatives de la "lex Weber" pourront être atténuées par des mesures d'accompagnement, écrit la Conférence des chefs des départements cantonaux de l'économie publique (CDEP), qui pose ses conditions. Le projet de loi du Conseil fédéral présente toutefois "de bonnes approches en la matière".
Première variante favorisée
Pour le conseiller d'Etat valaisan Jean-Michel Cina, la première variante de la loi, qui facilite les changements d'affectation, a ses faveurs, a-t-il précisé à l'ats. Car "c'est celle qui garantit le mieux le bâti existant et la propriété".
Le chef du département valaisan de l'économie, de l'énergie et du territoire salue également l'autorisation de construire des résidences secondaires affectées à l'hébergement touristique.
Le Groupement suisse pour les régions de montagne soutient sans réserve le projet du Conseil fédéral, qui tient compte de ses préoccupations principales.
Le CF "à genoux" devant les lobbies
Les entrepreneurs se joignent à l'enthousiasme général. Pour eux, le texte du Conseil fédéral est "pragmatique et axé sur les solutions à trouver", écrit la Société suisse des entrepreneurs (SSE).
Tout autre son de cloche du côté des initiants. Selon Vera Weber, le Conseil fédéral s'est "agenouillé" devant le lobby de la construction et de l'immobilier. Il n'a pas respecté la volonté du peuple, a-t-elle déclaré à l'ats.
Le projet de loi est trop évasif, pas assez abouti et "manque de mordant". "Nous ne pouvons pas l'accepter." Le noyau de l'article constitutionnel qui fixe à 20% la limite des résidences secondaires est clairement ignoré, ajoute Mme Weber.