Stephan Schmidheiny perd son procès contre la SSR après une émission de la Télévision suisse italienne sur les victimes de l'amiante. Le Tribunal fédéral (TF) confirme une sentence de l'Autorité indépendante d'examen des plaintes en matière de radio-télévision (AIEP).
Diffusée le 8 septembre 2011, l'émission avait privilégié le point de vue des victimes. Ce parti pris avait été indiqué en début et en fin du reportage, intitulé "la multinationale des victimes".
Impliqué dans le procès qui allait le condamner en juin dernier, à Turin, à dix-huit ans de prison, le milliardaire Stephan Schmidheiny avait invoqué une violation de la règle d'objectivité imposée au service public.
Le TF rappelle que le devoir d'information imposé au journaliste ne va pas juqu'à lui imposer de devoir défendre la position qu'aurait soutenue la personne concernée. Il doit cependant veiller à ce que le point de vue de celle-ci soit exposé de manière suffisante.
Présomption d'innocence
En ce qui concerne le procès en cours, l'émission avait aussi rappelé de manière claire le principe de la présomption d'innocence. Elle n'a pas empêché le public de se forger sa propre opinion, juge le TF, qui confirme une décision de rejet de l'AIEP.
En février 2012, la justice italienne avait condamné Stephan Schmidheiny à seize ans de prison pour avoir provoqué la mort de près de 3000 personnes, ouvriers ou riverains d'usines du groupe Eternit S.p.a à Gênes.
La Cour d'appel avait alourdi la peine à 18 ans avant que le milliardaire n'annonce son intention de porter le jugement devant la Cour de cassation, la plus haute instance judiciaire en Italie. (arrêt 2C_182/2013 du 25 septembre 2013)